Flore Samaran est enseignante-chercheuse à l’Ensta Bretagne. Elle écoute les sons sous-marins d’origine animale, naturelle et humaine pour évaluer la biodiversité mais aussi la pollution sonore.
Flore Samaran pilote le projet de recherche Glider & Whales au sein du Lab-STICC /Ensta Bretagne. Un projet qui porte sur l’observation des baleines et passe par l’enregistrement en continu des émissions sonores sous-marines via une méthode novatrice et non invasive : l’acoustique passive. Les captations sont faites à l’aide d’un glider (sorte de planeur sous-marin) dans lequel sont placés un hydrophone (appareil qui enregistre dans l’eau) et divers instruments de géolocalisation et de transmission/réception. Le glider se déplace en autonomie (jusqu’à 750 km), assez lentement pour ne pas brouiller l’enregistrement, et il peut « plonger » jusqu’à 700 m de profondeur.
L’ambiance sonore des fonds marins polluée par les humains
Grâce à ce dispositif, Flore Samaran a pu écouter aussi bien la biophonie (sons émis par les êtres vivants, animaux de toutes tailles) mais aussi les autres sons naturels (courants, icebergs, séismes…) et enfin l’anthropophonie (sons d’origine humaine). Les enregistrements donnent un aperçu global de l’évolution de la biodiversité (et en particulier de l’état de santé des populations de baleines); ils révèlent aussi quelles sont les zones marines touchées ou épargnées par la pollution sonore d’origine humaine.
Cette question devient problématique car les bruits humains peuvent perturber la vie sous-marine et la communication entre espèces (cétacés ou autres). On commence à prendre des mesures pour limiter l’impact sonore des activités humaines maritimes : réduction de la vitesse des navires, conception de bateaux moins bruyants, réduction du bruit à la source …