Le laurier palme – Prunus Laurocerasus s’est imposé dans nos jardins et colonise à présent nos forêts. _Photo by David J. Stang
L’Epaga – établissement public d’aménagement de l’Aulne et de l’Hyères – a notamment pour mission de veiller à l’équilibre des milieux naturels. Cela passe notamment par la lutte contre les espèces invasives, végétales et animales, et vous pouvez y contribuer, même pendant le confinement !
Sylvestre Boichard, chargé de mission Natura 2000 – Vallée de l’Aulne, et chargé de mission milieux aquatiques de l’Epaga nous explique.
Une espèce animale ou végétale est dite invasive quand elle est originaire d’un autre pays (graines, plants ou animaux importés accidentellement ou volontairement par les humains) et qu’elle envahit le nouveau milieu qu’elle colonise, au détriment des espèces locales. Frelons asiatiques, Datura, Herbe de la pampa… ces espèces sont nombreuses en Bretagne. L’une des missions de l’Epaga est de les faire connaître et de les faire reculer.
Végétaux envahissants et parfois toxiques
Du côté des végétaux, l’une des plus envahissantes est le laurier palme. On l’a beaucoup utilisé pour constituer les haies de nos jardins mais comme son mode de reproduction et sa croissance sont très dynamiques, le laurier palme commence à coloniser nos forêts, quitte à empêcher de pousser d’autres essences à croissance plus lente comme les chênes ou hêtres. Avec d’autres partenaires, l’Epaga mène une lutte acharnée contre le laurier palme. Dans votre jardin, retirez-le si possible (et ne le jetez pas aux déchets verts mais aux déchets incinérables car ses graines sont très résistantes ! ) et si vous ne pouvez pas, veillez à le tailler une fois par an pour éviter qu’il ne fleurisse et ne fructifie. Si vous croisez de petites pousses en forêt, arrachez-les et suspendez-les à d’autres branches pour éviter qu’ils ne reprennent racine. Extrêmement envahissantes aussi (et presque impossible à éliminer), la Renouée du Japon ou encore l’Herbe de la pampa, sans oublier la Jussie, en milieu aquatique.
D’autres espèces végétales posent en outre des problèmes sanitaires comme la Datura qui empoisonne les récoltes, la Berce du Caucase qui cause de sérieuses brûlures ou l’Armoise, responsable d’allergies…
Le premier réflexe à avoir est de les identifier et de les éliminer de son jardin si on constate leur présence.
Ragondins qui détruisent les berges et nuisent aux autres animaux de la rivière
Du côté des espèces animales invasives, l’Epaga s’occupe particulièrement de limiter la prolifération des ragondins (par piégeage). Ces derniers détruisent en effet les berges des rivières ce qui augmente l’envasement et nuit à d’autres espèces (poissons migrateurs comme les saumons notamment), ils s’emparent des terriers de rats musqués ou s’attaquent aux nids d’oiseaux aquatiques et ils sont aussi vecteurs de maladies dangereuses pour les humains.
Pour en savoir plus, consultez l’article de Wikipedia sur les espèces envahissantes en Bretagne et un guide du Parc naturel régional d’Armorique sur les méthodes de lutte contre quelques espèces invasives.