Marchés interdits ou réduits, fermeture des restaurants collectifs, gestes barrière… L’épidémie de coronavirus et la crise sanitaire ont contraint les producteurs du Finistère à se réorganiser. Les paysans du réseau Civam nous racontent.

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Interview de Gaëlle Kerléguer, présidente du Civam et éleveuse des Chèvres du Garvan à Trégarvan

 

Depuis que l’épidémie de covid19 a mis la France en confinement, la vie des producteurs, cultivateurs ou éleveurs, a changé. Certes, ils peuvent poursuivre leur activité mais ce sont souvent leurs circuits de distribution qui sont bouleversés, même les petits producteurs, même en agriculture biologique.

Des marchés fermés et la restauration collective en moins

Premier point, les marchés. Ils ne peuvent ouvrir que sur dérogation et avec un nombre limité de producteurs et de clients. Localement, les producteurs ont dû composer avec des fluctuations de gestion : fermeture puis réouverture …

Pour les producteurs qui fournissaient la restauration collective, la situation est délicate. Il faut trouver des débouchés, parfois pour de grandes quantités. Les petites épiceries de villages jouent bien le jeu ; en revanche, les grandes surfaces exigent des prix trop bas qui ne couvrent pas les coûts de production et les producteurs ne sont pas en position de négocier.

Tout dépend aussi du type de produits. En maraîchage, on peut conserver en terre les carottes et autres légumes racines mais la verdure (salades) doit être vendue rapidement.

Le problème n’est pas forcément le manque de demandes mais c’est plutôt la difficulté à faire se rencontrer les clients et les producteurs en respectant le confinement et les consignes sanitaires.

Nouvelles organisations et idées pour connecter consommateurs et producteurs

Les magasins de producteurs comme L’abeille et la bêche à Telgruc-sur-Mer, Bro an Are à Saint-Rivoal ou Goasven à Logonna-Daoulas ont dû se réorganiser ; ils ne vendent que sur pré-commandes et les clients doivent attendre dans leur voiture pour récupérer leurs achats.

Toutes les solutions peuvent être utiles, qu’il s’agisse d’outils ou de sites internet comme la carte de circuits courts proposée par le Civam, ou les sites mangeons-local.bzh bonplanbio et produits-locaux.bzh.
Des consommateurs organisent aussi de petits groupements d’achats locaux.