Dans son bilan économique régional, l’Insee Bretagne note une belle santé de l’économie bretonne en 2019 : emploi, création d’entreprise, hôtellerie, trafic aérien… beaucoup d’indicateurs étaient au beau fixe avant la crise sanitaire.
Explications de Valérie Mariette, cheffe de projet et responsable conjoncture à l’Insee Bretagne (Institut national de la statistique et de études économiques)
Le bilan régional réalisé par l’Insee Bretagne sur l’ensemble de l’année 2019 montre que l’économie bretonne était solide avant la crise sanitaire.
La plupart des secteurs affichent une activité en hausse en 2019 en Bretagne
L’emploi salarié total progresse de 1,5 % en Bretagne – au niveau national (+ 1,1 %). Les demandeurs d’emploi sont moins nombreux, qu’ils soient sans activité (catégorie A) en baisse de 3 %, ou avec une activité réduite (catégories B, C) en baisse de 2,2 %. Le taux de chômage s’établit à 6,7 % de la population active (7% dans le Finistère). C’est le plus faible des régions françaises.
Avec 27 400 entreprises créées (+ 19 % par rapport à 2018), la Bretagne s’offre un nouveau record des créations d’entreprises en 2019 (Dans le Finistère, la hausse est de 20 %).
Le secteur de l’industrie est particulièrement dynamique (+ 37 %). Les défaillances reculent pour la 5 année consécutive.
En ce qui concerne l’hôtellerie bretonne (hôtels et campings), les nuitées augmentent de 3,2 % en 2019 (20,4 millions de nuitées) ; la hausse est deux fois plus élevée qu’en France et elle est plus dynamique dans les campings (surtout dans le Finistère), et c’est une fréquentation portée essentiellement par la clientèle française.
Le trafic aérien est porté par la fréquentation de l’aéroport de Brest et par les lignes à bas coûts. Le nombre de passagers dans les aéroports bretons augmente de 3 %.
Un bémol : la construction de logements neufs ralentit en Bretagne en 2019 (après avoir atteint un point haut). Les autorisations de construire diminuent de 1 % avec une progression notable en Ille-et-Vilaine, et une nette baisse dans les autres départements et notamment dans le Finistère (- 8 %).
Début 2020, la crise sanitaire affecte considérablement l’économie
Pendant le confinement, l’activité économique française reculerait d’un tiers par rapport à une situation normale.
La Bretagne, avec une activité moindre de 31 %, serait la région métropolitaine la moins affectée.
Les premiers effets observés illustrent l’ampleur du choc : hausse inédite du nombre de demandeurs d’emploi en avril 2020, forte chute des créations d’entreprises en mars et avril 2020.