L’association Breizh Europe Finistère et l’eurodéputé Pierre Karleskind, président de la commission pêche au parlement européen, font le point sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Effectif le 31 décembre 2020, le Brexit aura de multiples conséquences, en particulier sur la pêche professionnelle bretonne.
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Voici quatre ans que les Britanniques ont voté pour la sortie de leur pays de l’Union européenne et c’est le 31 décembre 2020 que le Brexit sera effectif. Toute la question est de savoir si un accord aura été trouvé à cette date entre le Royaume-Uni et ses ex-partenaires européens. En cas de « no deal » les conséquences pourraient être lourdes sur la circulation des biens et des personnes aux frontières, y compris – et c’est un problème de taille – entre l’Irlande du nord (rattachée au Royaume-Uni) et l’Irlande (toujours membre de l’UE).
Pour l’instant, les négociations achoppent sur trois points : les règles de commerce entre les deux parties, la gouvernance en cas de conflit, et…la pêche.
L’importance de la pêche dans les négociations entre Royaume-Uni et Union européenne
Pierre Karleskind, eurodéputé finistérien est président de la commission pêche du parlement européen, une fonction qui consiste essentiellement à organiser les débats parlementaires et le travail législatif, et donc à maîtriser le calendrier des sujets liés à la pêche en mer (et aux sujets connexes comme l’aquaculture et la conchyliculture).
La pêche est un sujet majeur pour la France. Michel Barnier, chargé des négociations avec les Britanniques a posé ses conditions : s’il n’y a pas d’accord sur la pêche, il n’y aura pas d’accord sur les échanges commerciaux. En effet, les principales zones de pêche de l’Atlantique nord sont sous administration britannique et le Royaume-Uni pourrait très bien en interdire l’accès aux pêcheurs européens s’il n’y avait pas d’accord à l’issue du Brexit. Ce serait une catastrophe pour les pêcheurs bretons qui réalisent un tiers de leur chiffre d’affaires dans les eaux britanniques, très poissonneuses. C’est même la moitié de l’activité du port de Lorient ! Un accord sur la pêche permettrait par ailleurs de poursuivre la gestion de la ressource dans un sens plus durable (par l’attribution de quotas, comme c’était le cas jusqu’à présent).
Le spectre d’un rétablissement des frontières
Si le Brexit avait lieu sans accord, d’autres conséquences fâcheuses toucheraient les entreprises du Finistère en lien étroit avec le Royaume-Uni, comme la Brittany ferries, ou les ports du Finistère qui commercent avec nos voisins d’outre-Manche, en particulier si le contrôle aux frontières est rétabli avec la nécessité d’un passeport et d’un visa pour les personnes, et des taxes douanières pour les biens et services.