Eliz Murad se lance en solo avec un EP de 4 titres, qui mélange rock et chant en arabe, le tout avec une dimension politique
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Représenter la scène libanaise
Dans cet EP, c’est Eliz qui joue de tous les instruments. Pour la composition, elle a reçu l’aide des producteurs Alienized et Mickaël Anselmi. Eliz Murad nous offre donc un EP electro-pop-rock aux inspirations orientales, chanté en arabe. Un mélange qu’on a peu l’habitude d’entendre en France. C’est pourquoi elle se dresse comme représentante de la scène libanaise en France. L’idée de faire du rock en arabe lui vient durant son enfance à Paris. Elle écoute Nirvana pendant que sa mère l’introduit aux chanteuses libanaises comme Fairuz. Dès cette époque, elle a envie d’entendre une femme faire du rock en arabe.
Une démarche politique
Eliz est diplômée des Beaux-Arts avec un Master en vidéo. Mais au-delà des films ou du dessin, le moyen d’expression qu’elle préfère, c’est la musique. Car comme elle le dit si bien, la musique est le moyen d’expression le plus direct, l’artiste chante et l’auditeur écoute. Eliz est engagée sur certains sujets comme le féminisme, mais aussi sur la situation de son pays, le Liban. La dimension politique est présente depuis ses premiers rapports à musique. En 2006, alors que Beyrouth est bombardé par Israël et qu’elle ne peut pas contacter sa famille sur place, tout ce qu’il lui reste, c’est le chant. Elle compose la chanson Bombs and Rockets et comprend l’importance de la musique. Plus tard, elle s’engage dans la cause des femmes arabes LGBTQI+ en France en créant la fondation Sawti. Elle finit par s’en écarter en constatant que militer est un métier à part entière, et que le fait d’être une femme qui chante en arabe est déjà une façon de militer. La démarche de Eliz Murad est donc engagée. Elle utilise aussi son EP pour exprimer son mécontentement par rapport à la situation de son pays. Le morceau Beirut est un hommage à la ville, qui a été victime d’explosions récemment.