L’album The Lost Tapes, sorti sous la label Brownswood Records, est le premier album du groupe depuis la disparition du chanteur kenyan Charles Owoko en 2015. Un album tout en souvenir donc, qui existe grâce aux cassettes perdues d’Owoko.

The Lost Tapes, un album interculturel et intergénérationnel.

Aujourd’hui on s’intéresse à la dernière sortie du groupe Owini Sigoma Band, l’album The Lost Tapes, sorti sous le label londonien Brownswood Records.

Entrons dans l’univers de cette troupe de musiciens basée entre Londres et Nairobi, au Kenya. Un univers unique et bouillonnant, quand la culture de trois jeunes occidentaux rencontre la culture de deux hommes Luo, peuple du Kenya. The Lost Tape, c’est un cinquième album aux sonorités africaines. On entend le son du nyatiti, ce luth typique du peuple Luo, et de nombreuses percussions traditionnelles. Avec the Lost Tape, n’ayez pas peur, dansez et entrez en transe.

Le groupe s’est formé en 2009, lors d’un échange culturel entre l’Angleterre et le Kenya. Trois jeunes londoniens participent à ce projet : les deux frères Jesse et Louis Hackett, et un ami d’école Tom Skinner. Ils rencontrent les deux musiciens Kenyans Joseph Nyamungu et Charles Owoko.

Les deux Luo sont plus âgés et chantent tout les deux. Nyamungu joue également de cet instrument à corde traditionnel, le Nyatiti, tandis que Owoko est un bon percussionniste. On retrouvera les trois jeunes britanniques à la guitare et à la basse, avec les arrangements et les montages sonores de Tom Skinner. Le morceau Skinner Edit est d’ailleurs un mix de son cru, où il met en valeur les chants swahili de ses deux amis d’Afrique.

Le souvenir de Charles Owoko, décédé en 2015, peu après la sortie de leur avant dernier album « Nyanza ».

Signés à Londres sur le label Brownswood de Gilles Peterson, le Band est rapidement repéré et tourne aussi bien sur les radios que sur les scènes européennes. Paris, Amsterdam, Oslo, Munich, Milano, les 3 jeunes font voyager les deux cinquantenaires sur le vieux continent. L’échange interculturel et intergénérationnel est intense, d’autant plus qu’il est dans les deux sens. Les trois occidentaux vont aussi découvrir l’Afrique en profondeur, sans a priori et guidés par des connaisseurs. Leurs expériences mutuelles viennent sans doute enrichir leur musique.

The lost Tapes, le dernier album de Owiny Sigoma Band, c’est une ambiance unique, des couleurs vives et une émotion particulière. Celle du souvenir de Charles Owoko qui est décédé en 2015, peu après la sortie de leur avant dernier album NYANZA. Il lui rendent un hommage complet sur cet album singulier, avec la moitié des morceaux qui contiennent des enregistrement que Owoko avait réalisé avant sa mort. Certains morceaux sont remixés par des Djs, comme le magnifique Ogito. Un album comme un patchwork d’impressions et d’émotions, à l’image de l’histoire et de la géographie du groupe, faite d’aventure et de découverte. Si Owiny Sigoma Band a vu le jour, c’est pour le rapprochement des peuples et des cultures. Leur action, est fondée sur la curiosité et l’échange, pour arriver à la paix.