En reprenant la ferme familiale d’élevage laitier à Plouédern, Romain Marrec avait l’intention de travailler moins… Après 4 ans de préparation, c’est désormais le cas. Grâce à son autonomie de pâturage, il met ses vaches au repos et ferme sa salle de traite de décembre à février.
Émission mensuelle réalisée en partenariat avec le Civam Finistère
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Quand son père a pris sa retraite, Romain Marrec a repris l’exploitation familiale de production laitière à Plouédern en 2016. Mais dès le départ, il avait pour projet de changer la méthode de travail. Il est aussi passé en agriculture biologique en 2020.
Pour réduire sa charge de travail tout en restant rentable, Romain Marrec a su tirer parti des avantages de sa ferme : une surface suffisante (100 hectares), dont 30 ha de parcelles proches de la ferme et les unes des autres, un sol limoneux et argileux adapté au pâturage. Car la pâture est la clé de sa nouvelle organisation du travail qui consiste à interrompre la production laitière en hiver, entre décembre et février.
Moins de production de lait, mais plus aucun achat d’aliments pour le bétail
Romain Marrec a fait ses calculs : une production réduite de moitié mais… des charges trois fois moindres ! Comment ? En développant un système autonome de pâture qui lui permet de ne plus acheter d’aliments pour le bétail. Les vaches vont brouter l’herbe au pré et l’éleveur complémente si besoin leur nourriture avec l’excédent qu’il a pu faucher et quelques cultures qu’il a produites en interne également : betteraves et colza. Pour ne pas fatiguer le sol, les vaches ne restent pas plus de 24h sur une parcelle ; l’éleveur (et même des portes automatiques) les déplace donc régulièrement. Il peut les laisser pâturer plus ou moins longtemps selon ce que lui indique son « herbomètre » qui évalue les capacités nourricières du pré. Le cycle de reproduction des 70 vaches (de races Prim Hollstein, Montbéliarde, Jersiaise) a ensuite été régulé pour que les vêlages aient tous lieu au printemps (à partir de février) et que la lactation s’arrête fin novembre. Cela s’est fait progressivement, avec un passage par la monotraite (traite une seule fois par jour). Romain Marrec a pu fermer pour la première fois sa salle de traite ce début décembre 2021. Il profitera de cette pause hivernale pour la rénover.
Pour atteindre ce rythme, Romain Marrec a préparé pendant 4 ans ses pâtures (semis, circulations, répartition des abreuvoirs) et ses animaux. Les vaches et leurs génisses et veaux sont incités à l’autonomie également : vêlage sans assistance (sauf urgence), apprentissage progressif de la nourriture au pré, etc.
Une expérience que le Civam du Finistère a suivi tout au long de l’année et rapporté dans le journal Paysan breton.