Relief funéraire ou Repas funèbre – crédit : Vive la Rosière, CC BY 4.0, via Wikimedia Commons
Pour les Romains, le banquet était certes un moment de commensalité, mais il s’agissait aussi et surtout de montrer : sa richesse, son bon goût, sa générosité, son attachement à un défunt… Pauline Huon nous raconte les banquets antiques.
Merci à la Société archéologique du Finistère pour son précieux concours.
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Les Romains organisaient des banquets en diverses occasions : rituels religieux, festivités publiques, évergétisme (action gratuite offerte au peuple par un riche mécène), événements privés comme les naissances, anniversaires et funérailles.
Un repas souvent agrémenté d’animations
Si les banquets rituels s’accompagnaient de sacrifices aux dieux et déesses invoqués (et même présents à table sous la forme de statues), si les banquets privés étaient agrémentés de spectacles, chants et danses parfois licencieux ou les banquets publics de jeux festifs, d’autres étaient plus frugaux comme le premier repas suivant un décès, qui se déroulait en silence au pied du bûcher ou devant la tombe avant l’enterrement. En revanche, le dernier repas de funérailles se devait de faire honneur au défunt et être fastueux.
Des mets très nombreux et surprenants
Le gastronome et cuisinier Apicius a beaucoup contribué à forger l’image du banquet comme un moment considérable où il s’agissait d’étonner ses invités. Crêtes de coqs, langues de paon et autres vulves de truies étaient généralement servis avec des céréales, légumes et fruits compotés. L’ensemble aurait paru sucré aux palais du XXIe siècle mais pas forcément très relevé. Installé au triclinium (salle de réception) autour d’une petite table sur des divans disposé en U, on consommait les mets -nombreux – dans un ordre défini. On terminait parfois par les boissons – essentiellement du vin, mais coupé d’eau et additionné d’épices, parfois servi chaud ou glacé à la neige – à la mode Grecque. En revanche, contrairement aux Grecs, les Romains admettaient au banquet les femmes et les enfants, qui restaient assis tandis que les hommes mangeaient allongés sur le côté.
Il fallait de toute façon être fortuné pour organiser un banquet qui était bel et bien un moment d’ostentation, à tel point que la somme dépensée a même été plafonnée par l’Empereur à certaines époques.