Un projet de quatrième échangeur sur la RN 165 à Quimperlé fait bondir la Coordination bretonne ferroviaire qui suggère qu’on privilégie le train pour éviter de multiplier le trafic de voitures et de camions sur la voie-express.

Pour contacter la coordination : coordination_reseau_breton@framalistes.org

En apprenant que la ville de Quimperlé souhaitait relancer l’échangeur de Kergoustiou, le Collectif d’usagers TER Bretagne Sud, membre de la Coordination ferroviaire bretonne, a aussitôt réagi.
Certes, un millier de véhicules passent chaque jour sur la route menant à l’usine Bigard, mais proposer davantage de route, en construisant à l’échéance 2026 un nouvel échangeur (alors que Quimperlé est déjà cernée par 3 échangeurs sur la voie express RN 165), est-ce vraiment la bonne solution ? Si ce projet ressort des cartons alors qu’il avait été enfoui 30 ans plus tôt, c’était sans doute pour une bonne raison… Et elle parait d’autant plus incongrue aujourd’hui alors que le changement climatique est en cours et que la France doit réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Sans parler du coût du carburant.
En effet, en matière de transports, c’est l’offre qui crée la demande et qui dit plus de route, dit à terme, davantage de voitures et poids-lourds dessus ; c’est ce qu’on appelle l’effet rebond pour la circulation automobile), les études montrent qu’au bout de quelques années, le trafic routier s’amplifie en raison de la nouvelle offre routière.

Raccorder l’usine Bigard à la voie ferrée voisine

Le collectif s’oriente bien sûr vers une autre solution : le train ! L’usine Bigard à Quimperlé est juste à côté de la voie ferrée. Solution simple pour éviter les camions qui circulent dans la ville, et même sur la RN165.
En outre, pour les travailleurs de l’usine, pourquoi ne pas adapter le TER aux horaires de l’usine ? Les ouvriers commencent à 5h30, un TER part actuellement de Quimper à 5h30, pourquoi ne pas le faire partir une demi-heure plus tôt (afin qu’il ne se télescope pas avec le TGV qui part à 5h16) ?
Et dans l’autre sens, pourquoi ne pas ajouter un train partant de Vannes beaucoup plus tôt, pour arriver vers 5h30 à Quimperlé ? Dans les deux sens, il est même possible d’imaginer un train omnibus desservant toutes les petites gares de la ligne. La ligne Sud dessert d’autres entreprises et à Vannes, le centre hospitalier où le personnel commence tôt.

Envisager au moins la solution en autocar

Le collectif suggère qu’au moins on envisage le car, en particulier les bus d’entreprise qui existaient autrefois. Les usines affrétaient des cars pour le ramassage de leurs ouvriers jusqu’à une quarantaine de kilomètres aux alentours.

Toutes ces solutions ont plusieurs avantages : elles permettent de réduire l’empreinte carbone des Bretons tout en rendant du pouvoir d’achat aux travailleurs. Si la solution publique est choisie (train ou bus), l’abonnement de travail est moins cher que le transport en voiture. Si la solution privée est choisie (bus d’entreprise), le transport n’est plus du tout à la charge des ouvriers.

Les transports en TER et en car sont du ressort de la Région ; or, le maire de Quimperlé, Michaël Quernez est justement vice-président des Mobilités de la Région Bretagne.