Quand un ingénieur en travaux publics décide de cultiver du sarrasin bio en presqu’île de Crozon, ça donne Breizhine, une jeune entreprise qui fabrique de délicieux biscuits sucrés et salés en circuit court et avec amour !
Émission réalisée en partenariat avec la Maison de l’agriculture biologique du Finistère
Réécoutez l'interview d'Yves Philippe, gérant-fondateur de Breizhine
Yves Philippe était ingénieur en travaux publics quand, aux alentours de la cinquantaine, il a eu envie d’air frais et d’une activité moins carbonée… Il a trouvé des terres en presqu’île de Crozon et a commencé à y cultiver du sarrasin – une variété bretonne avec IGP, Indication géographique protégée – en agriculture biologique. C’est donc tout naturellement qu’il a adhéré à la Maison de l’agriculture bio du Finistère.
De la culture à la transformation du sarrasin
Cependant, les réalités économiques du monde agricole l’ont conduit à se poser la question de la production de farine, puis de la transformation de cette farine en produits gourmands… Bien des expérimentations de recettes et dégustations (par des chefs étoilés du Finistère) plus tard, Yves Philippe a lancé d’abord trois types de sablés salés et un biscuit sucré sous la marque Breizhine, installée à Brest. Le voici désormais « paysan éveilleur de papilles » et promoteur du « blé noir » qui n’est pas une céréale mais une polygonacée qui se cultive facilement, sans besoin de pesticides et sans appauvrir le sol. Une plante dont la graine est par ailleurs pleine de vertus nutritionnelles : riche en protéines mais aussi phosphore, calcium, potassium, magnésium, pauvre en graisses, riche en fibres, et sans gluten. C’est d’ailleurs une production dont la demande est en plein essor en France (qui importe pour l’essentiel son sarrasin de Pologne ou de Chine). La biscuiterie compte aujourd’hui 8 salariés et commercialise 12 produits labellisés AB (y compris des graines décortiquées). Ils sont distribués dans quelques 250 magasins de vrac, épiceries fines essentiellement en Bretagne.
Participez aux projets de développement gourmands de Breizhine
Autosuffisante en sarrasin (cultivé sur 40 hectares à Argol), Breizhine poursuit son développement et lance un financement participatif pour se doter d’un manège à crêpes, pour fabriquer ses fameuses chips de blé noir, et d’un moulin à blé pour produire aussi des produits à base du blé ancien également cultivé par ses soins.
En tant qu’adhérent de la Maison de l’agriculture biologique, Yves Philippe a pu rencontrer d’autres producteurs pour se fournir en ingrédients divers : les œufs à la ferme de Kernivinen (également à Argol), la tomme fabriquée par une éleveuse fromagère néerlandaise de Bannalec, le beurre de la laiterie de Kerguillet à Plouay… du circuit court ! Et même de l’économie circulaire puisque les fientes de l’élevage de poules de Kernivinen fertilisent les terres de Breizhine.
Autre projet de l’entreprise, l’ouverture prochaine d’une crêperie (restaurant) qui ouvrira fin avril début mai 2022 à Plougastel-Daoulas. On y dégustera des crêpes paysannes au blé noir ou au blé ancien.