Le quintette Touareg sort son troisième album, Aboogi, sur le très éclectique label City Slang. L’occasion pour eux de mettre à l’épreuve leur propre studio, pionnier dans la musique professionnelle de cette région reculée du monde.

 

Bonjour et bienvenu dans SONAR ! Aujourd’hui direction le désert, mais pour de vrai. On va dans le Sahara à la rencontre de Imarhan, un quintette Touareg qui va nous remplir de joie, au coin du feu sous le ciel étoilé. Imarhan vient de sortir son troisième album Aboogi, sur le label City Slang. Le même label que King Hannah ! Comme quoi, toutes les associations sont possibles…

Ca doit être mes ascendances Algériennes, mais je surkiffe ce genre de musique, et en particulier ce groupe qui vient de Tamanrasset, la ville la plus au sud d’Algérie. En plein cœur du Sahara, cette ville essentiellement peuplée de Touareg est donc leur QG. Sur leur site web, super bien présenté, on les voit ils ont trop la classe. La tête enveloppée dans des chèches aux différentes couleurs, ils posent devant un décor fantomatique aux abords de leur ville. Y’a pas un rappeur en France qu’y’a fait un photo aussi gang que celle là !

Imarhan ce sont des pros, des passionnés. Vous entendrez la précision du guitariste, un orfèvre. La basse est tellement clean qu’elle impressionnerait les reggaemen les plus stricts, où les passionnés de funk ! Les percussions, tapés sur des dos de guitares et sur des calebasses sont si précis qu’ils nous massent les épaules, et si bien mixés qu’on entre dans la profondeur et l’ouverture de cette musique du désert.

On oublie pas les voix, celle du leader, qu’on surnomme Sadam, mais aussi celle des chœurs, le tout dans une orchestration des plus entraînantes. Sans plus attendre le morceau Achinkad, et on voyage dans le désert. REGARDER ABSOLUMENT LE CLIP

 

Radio évasion porte bien son nom. On est dans le Sahara avec Imarhan, on vient d’écouter Achinkad !

Aboogi, c’est le nom de leur troisième album, c’est aussi le nom de leur tout nouveau studio, qu’ils ont construit eux-mêmes, au fil des années. L’album est la première production du studio, qui est le seul studio professionnel de la région.

Clairement, ces gars se contenteront pas de percer et de tourner dans le monde entier. Il brillent comme des étoiles dans le désert et entreprennent de faire briller de nombreux autres artistes avec le studio Aboogi.

Imarhan est dans les traces de Tinawiren, ce groupe de rock Touareg qui a fait connaître au monde entier un genre musical nouveau et très plaisant venu du Sahara. Il ont même invité un des chanteurs du groupe sur l’album. Et, tout comme eux, ils arrivent avec grand succès aux oreilles européennes. C’est des concerts en France, en Allemagne, en Espagne, un peu partout, c’est des scènes qui promettent d’être vraiment ouf !

Ce groupe a vraiment la chaleur du feu, vivace comme la flamme qui anime la soirée, hors de la tente, alors que les amis offrent le thé à un voyageur venu d’ailleurs partager leurs histoires et leurs vies. C’est ce qu’ils racontent dans le morceau Adar Newlan, le dernier morceau de l’album, où ils invitent Gruff Rhys, qui est allé les rencontrer dans le désert, venu tout droit du pays de Galles. On écoute plutôt l’avant dernier morceau Tamiditin, une de mes compos préférées sur l’album !

Sonar c’est fini pour aujourd’hui, on se retrouve demain pour de nouvelles découvertes musicales !! Ar Tufat