Le groupe Kubasonics fait de la musique traditionnelle ukrainienne, à 5 000 km de l’Ukraine. Ils sortent leur 7e album, Kubasongs, pour montrer que la culture ukrainienne existe même au-delà de l’Atlantique.
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Une affaire de famille
Kubasonics est un groupe de 5 personnes, avec leur leader, Brian Cherwick, ses deux enfants Jacob et Maria, et deux autres musiciens trouvés en route. Brian est Ukrainien d’origine, mais sa famille est au Canada depuis deux générations, par contre sa femme est née en Ukraine. Ils s’auto-proclament le meilleur groupe ukrainien de Terre-Neuve, la région Est du Canada. Au vu des récents événements en Ukraine, le groupe a hésité, à sortir un album de musiques ukrainiennes joyeuses et dansantes. Ils l’ont finalement fait, pour montrer que la culture ukrainienne existe, et qu’elle est rependue dans le monde jusqu’au Canada. On compte environ un million de Canadiens d’origine ukrainienne, il y a eu plusieurs vagues d’immigration ukrainienne dans le pays. Mais pendant la période de l’URSS, l’Ukraine était coupée du monde et donc la communauté ukrainienne du Canada a évolué différemment de celle d’Ukraine. Aujourd’hui il y a des petites différences dans les langues qu’ils parlent. Les Canadiens parlent un ukrainien plus « vieux », et sont plus fans de musique traditionnelle, alors qu’en Ukraine, la langue a plus évolué et la musique aussi, se modernise et se rapproche de la pop occidentale.
L’album finit par le titre Kalyna, ça veut dire orbier en français, c’est un petit arbuste, un symbole national ukrainien qui représente l’amour. On le retrouve beaucoup dans des contes ou dans des chansons. C’est le seul morceau de l’album à avoir un clip, le groupe joue dans une serre, entourés de fleurs.
El Dorado des musiciens
Le groupe s’est formé dans les années 90, à la base ils se produisaient juste dans des petites fêtes. Ils étaient basés dans l’état d’Alberta, une région avec pas mal d’Ukrainiens, il y a plus d’enfants inscrits à des cours de danse ukrainienne qu’au hockey. C’est en 2011 que Brian et sa femme déménagent à Terre-Neuve, dans la ville de St John’s. C’est un peu le Finistère Canadien, c’est vers là-bas que vous regardez si vous allez au Conquet et que vous regardez droit devant vous. À St John’s, ils recrutent les musiciens actuels. Brian en profite pour s’investir dans d’autres groupes en parallèle. Du coup, il joue de la country, du rock, et de la musique grecque. Brian Cherwick est multi instrumentistes, il est passionné par les instruments traditionnels ukrainiens. Il joue souvent du tsymbaly, un instrument qui ressemble à l’intérieur d’un piano. St John’s c’est l’El Dorado pour les musiciens, il y a une trentaine de salles avec de la musique tout les soirs, Brian a fait plus de concerts là-bas en trois ans qu’en quinze ans en Alberta. Mais des fois, ce n’est pas possible d’aller faire un concert, sans même parler de pandémie, les Canadiens peuvent être confinés à cause de la neige qui recouvre les routes et les voitures. Pendant ces moments de pauses, Brian a eu le temps d’apprendre le grec, et même l’animation en stop-motion. Une animation faite image par image en prenant en photo des petits objets qu’on fait bouger, l’exemple le plus connu, c’est le film Wallace et Gromit. L’objectif pour Brian, c’est de pouvoir faire les clips de Kubasonics en stop-motion. Du côté du groupe, ils sortent aussi des podcasts, ou ils donnent plus d’information sur leur musique, ou sur les instruments qu’ils utilisent.