Lisa LeBlanc nous initie à la culture acadienne, au menu, disco mélangé à son chiac, le tout sur une bonne poutine ! Tabarnak !
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Belinda
Lisa LeBlanc vient d’un petit village de 40 habitants, dans le Nouveau-Brunswick. Et elle aime bien nous partager la vie dans son village et les traditions acadiennes. Par exemple sur les réseaux sociaux, elle a fait quelques vidéos où elle expliquait des mots ou des expressions acadiennes, comme la poutine râpée. Dans son album aussi, on retrouve ça, dans les titres Gossip 1 et 2, elle parle de l’endroit où on se retrouve pour entendre les derniers potins du village. Pour ce morceau, elle s’est bien inspirée des moments passés avec ses oncles, tantes, et grands parents, où ça raconte des histoires sur un tel et un tel avec des expressions bien typiques. « Le bon djeu l’veut pas pi l’djab non plus », par exemple. Lisa est guitariste, c’est la concierge de son école qui lui a appris la gratte, et qui l’a initiée à Fleetwood Mac. Après elle a fait un cursus un peu plus conventionnel en allant à l’école nationale de la chanson. Elle est ensuite partie sur le banjo, elle l’a beaucoup utilisée sur ses premiers albums, mais elle l’a mis de côté pour Chiac Disco. Elle a sorti 2 albums, en 2012 et en 2016, dans un style plus folk, indie-rock, au début, et elle a sorti un EP en 2020, It’s not a game It’s a Lifestyle. C’est dans cet EP qu’elle nous présente Belinda, son alter égo disco et fan de bingo. Grâce à Belinda, Lisa LeBlanc a retrouvé le goût d’écrire, à un moment où elle avait l’impression de tourner en rond dans sa musique, elle a donné un nouveau souffle à son inspiration et une nouvelle dimension à sa musique. Lisa laisse la folk de côté et met les deux pieds dans le plat de poutine, et dans le monde du disco.
Un album joyeux pour une période triste
Entre toi pi moi pi la corde de bois parle des burn-outs, Lisa en a vécu un, entre son 2e album et son EP disco. Mais avec un thème si dur et des paroles déprimantes, Lisa a choisi de coller au son une musique disco, un peu pour faire passer la pilule, parce que si la même chanson était chantée sur de la folk, il aurait été vraiment trop déprimant. Le but de l’album c’était pas de tous nous déprimer, au contraire, l’objectif, c’était de faire un album qui égaie une période triste, en l’occurrence la période covid. Elle a choisi le disco, car c’est un style qui l’a beaucoup intéressé. C’est une mode qui n’a pas duré très longtemps, mais qui s’est développée dans plein de pays, et chaque pays l’a fait un peu à sa sauce. Lisa LeBlanc a choisi la sauce chiac. Le chiac, c’est une variété du français qui est parlé en Acadie. D’habitude Lisa chante en anglais, c’est le premier album qu’elle chante entièrement en français, parce qu’elle trouve qu’elle n’aurait rien apporté au disco si elle avait chanté en anglais. En-tout-cas, du chiac disco, je pense que c’est du jamais vu. Elle trouvait aussi que le chiac se mariait bien au disco, et que c’était une association inattendue entre une langue populaire voire rurale, et une musique hyper chic.
Entre toi pi moi pi la corde de bois a eu droit à un clip, comme trois autres titres de l’album, avec notamment celui de Pourquoi Faire Aujourd’hui qui est génial, un hymne à la procrastination, avec des figures de roller époustouflantes. Et il y a aussi le morceau Me semble que c’est facile, que j’ai adoré. Il est vraiment à l’écart de l’album, beaucoup plus lent et doux, la musique et le clip décrivent une histoire d’amour. Avec une intro de guitare qui rappelle volontairement Stairway To Heaven des Led Zep.