Plongée dans les dessous de Brest et visite de l’abri Sadi Carnot, lieu patrimonial de la Seconde guerre mondiale avec Christine Berthou-Ballot animatrice de l’architecture et du patrimoine de Brest. Pierre Souchard membre de l’association M.E.R 29 (Mémoire de l’exil républicains) nous racontent l’histoire des travailleurs forcés espagnols à qui l’abri consacrait une exposition jusqu’au mercredi 13 avril 2022.

L’abri Sadi Carnot en pratique sur le site internet de la Ville de Brest

Réécoutez Christine Berthou-Ballot et Pierre Souchard

L’entrée basse de l’abri Sadi Carnot est située sous le pont de Recouvrance le long des fortifications associées au château de la Marine (dans la partie encore accessible au public). Il a été construit pendant l’occupation allemande, entre 1941 et 1942, pour faire face aux bombardements alliés, en même temps que de multiples aménagements réalisés dans Brest avec plus ou moins de succès : l’abri des sous-marins allemands fut une réussite architecturale, tandis qu’à l’abri Sadi Carnot une centaine de civils venus se protéger des obus ont malgré tout été tués par des munitions qui avaient été introduites dans l’abri, le 9 septembre 1944.

Les prisonniers espagnols, constructeurs forcés des abris anti-bombardements de Brest

Pour construire ses abris, la Wehrmacht a eu recours à des prisonniers espagnols qui avaient été parqués auparavant dans des camps à la frontière franco-espagnole, après la défaite des Républicains lors de la guerre civile d’Espagne. Ces travailleurs ont été contraints de construire toutes ces nouvelles fortifications, étant donné que la main d’œuvre française était majoritairement envoyée en Allemagne pour accomplir le STO (Service de travail obligatoire). L’exposition retrace le parcours de ces personnes et le silence qui entoure leur souffrance, puisqu’elles n’ont été reconnues comme victimes du III Reich que dans les années 2000.

On peut visiter l’abri d’avril à septembre, en autonomie ou en suivant des visites guidées.