Le collectif Ibibio Sound Machine, basé à Londres, a sorti son 4e album, Electricity. Ils mélangent la culture Ibibio Nigériane de la chanteuse Eno Williams, avec la musique électronique.

Écouter l’album

High Voltage

Ibibio Sound Machine, c’est un groupe de 8, qui commence en 2013, à l’initiative de la chanteuse Eno Williams. Elle est née en Angleterre, mais sa famille vient du Nigeria et ils y sont retournés quand elle était jeune, avant de revenir à Londres une fois adulte. L’idée du groupe, c’était de combiner la culture nigériane d’Eno Williams, avec de la musique électro actuelle. Mélanger l’afrobeat et le synthé. Et pour les langues, Eno chante en anglais, et en Ibibio, la langue parlée au sud du Nigeria, d’où le nom du groupe. Ils sont d’abord repérés par le label Soundway, ils sortent un premier album éponyme en 2014. Ensuite, ils passent chez Merge Records pour les 3 qui ont suivi, en 2017, 2019, et 2022. À chaque fois, l’album qui sortait était un peu plus électronique que le précédent. Ils ont poussé le voltage, encore et encore, jusqu’à devenir l’électricité elle-même, avec cet album Electricity. Ils ne font plus qu’un avec les courants électriques qui voyagent entre les micros, les synthés, les amplis et les enceintes. Attention quand même à ne pas trop pousser la tension électrique, jusqu’à éclipser le côté afrobeat derrière trop d’électro.

Contact

J’ai parlé du côté électro de l’album, disons qu’il ne vient pas de nulle part. Pour la première fois, le groupe a fait appel à un élément extérieur, pour la composition de l’album. Ils se sont alliés au groupe anglais de synth-pop, Hot Chip. Ils s’étaient croisés déjà plusieurs fois en festival, chaque groupe respectait le travail de l’autre, donc l’idée de travailler ensemble est venue naturellement, pour ces deux groupes British. Electricity, l’électricité, c’est une énergie qui a besoin de contact, il faut que toutes les connexions se touchent, pour qu’il y ait de l’électricité. C’est ce contact qui nous a manqués à tous, et à Ibibio Sound Machine, ces dernières années. On était tous isolés, que des matériaux isolants qui ne conduisaient plus l’électricité. Dans le morceau Electricity, Eno, la chanteuse, répète, « Without Love, There is no Electricity », sans amour, il n’y a pas d’électricité. Et l’électricité, c’est pourtant un élément majeur de notre société, alors l’amour est important, et le contact est important.

Pour les passages notables, de cet album, je suis obligé de mentionner le titre All that you want, que j’ai adoré. Et on peut entendre à la fin un instrument à 2 cordes, qui vient du Ghana. Sinon il y a le morceau Casio, qui a commencé tout simplement avec des bidouillages sur un vieux synthé Casio. Et bien sûr le grand final de l’album, Freedom, inspiré par les tambours d’eau du peuple Baka, au Cameroun. En-tout-cas, on vous souhaite d’aller voir Ibibio Sound Machine en concert, vous aurez peut-être la chance de voir Eno Williams sur des rollers, avec des ailes de chauves-souris collés sur son dos. C’est son prochain objectif, après avoir appris à patiner pendant un confinement, et être apparue sur ses rollers dans un clip, prochaine étape, concert en chauve-souris roulante, mais le groupe n’est pas très chaud.