Dans cette série de reportage nous vous présentons les choix et le quotidien d’un éleveur de moutons en Bretagne : Patrick Sastre-Coader élève en bio des brebis pour la laine et des agneaux pour la viande dans sa bergerie du Menez-Hom à Dinéault.
Lien vers le site internet de la bergerie du Menez-Hom.
Réécoutez le premier épisode du reportage
I- Le mouton des landes de Bretagne
Le mouton de la race dite « Landes de Bretagne » était le mouton commun par excellence de notre région au point qu’il n’avait pas d’appellation spécifique, c’était le mouton tout simplement.
Élevé autant pour sa viande que pour sa laine, le mouton des landes de Bretagne est un mouton très polyvalent qui s’adapte très bien à son environnement.
Malheureusement pour la race, elle sera victime au XIXe siècle, comme de nombreuses races régionales françaises de la mérinisation : c’est le croisement d’une race locale de mouton avec la race du Merinos, un mouton espagnol connu pour la qualité de sa laine.
Cependant les croisements n’ont pas l’effet escompté avec le mouton des landes de Bretagne car la race s’affaiblit et le bétail devient plus sensible à une maladie bactérienne notamment liée à l’humidité : le piétin.
Finalement, c’est pour lutter contre cette maladie que les éleveurs bretons comme Patrick Sastre-Coader reviennent progressivement vers la race d’origine, bien plus résistante et rustique.
2e épisode : le quotidien du berger
II- Le quotidien de l’éleveur de mouton
Les moutons sont élevés dans des pâturages du Menez-Hom que le Parc naturel régional a attribué au berger afin que le troupeau aide au renouvellement de la flore et de la faune locale. Cette action aide aussi à la lutte de prévention contre les incendies lors des saisons les plus sèches et venteuses.
Patrick Sastre-Coader élève ses moutons pour leur toison ainsi que pour leur viande.
Les moutons sont abattus à l’abattoir du Faou. La chair est transformée en terrine car le mouton des landes de Bretagne est souvent jugé trop petit par les bouchers pour être vendu sur étal. Malheureusement, le cuir n’est pas récupéré.
La laine récoltée sera utilisée pour le tricot, le feutre ou le rembourrage. Les toisons sont triées par qualité et couleur.
Après ce tri, la laine est envoyée dans une laverie en Haute-Loire, puis la laine est filée dans la Creuse.
3e épisode : le berger et la menace du loup
II- Le berger et la venue annoncée du loup
Malgré l’attachement que porte Patrick Sastre-Coader à son travail, il ne peut s’empêcher d’être pessimiste quant au devenir de son métier. La réintroduction progressive du loup dans le pays engendre de nouveaux risques quant à l’avenir des troupeaux en plein air. En effet, l’usage de chien de protection a des effets indésirables : l’impact de ces chiens, qui deviennent agressifs à la longue, peut être négatif pour la faune sauvage locale, voire pour les habitants à proximité. En outre, leur protection n’est pas fiable à 100 % fiable. Les éleveurs doivent trouver d’autres alternatives (diminuer les cheptels), ou se résigner à abandonner l’élevage de plein air.
Alors que le loup vient d’être repéré dans le Finistère, des attaques de chiens errants on déjà frappé les troupeaux récemment. Forçant les éleveurs à s’adapter plus rapidement que prévu.