Alyte accoucheur, crédit : Charles Martin

La particularité du mâle Alyte accoucheur est de transporter sur son dos les œufs qu’il a fécondé jusqu’à leur éclosion. Bretagne vivante nous dresse le portrait de ce crapaud très paternel !

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Contrairement aux grenouilles ou rainettes, les crapauds ne sautent pas. Ils ont la peau plutôt pustuleuse et marron, comme notre Alytes obstetricans ou l’Alyte accoucheur. De petite taille (moins de 5 cm), ce crapaud est tout à fait reconnaissable à son chant flûté (ou proche d’une note de métallophone) et comme il aime côtoyer les humains, vous l’avez certainement déjà entendu, même sans savoir qu’il s’agissait de lui. Vous pouvez l’écouter sur la sonothèque du Museum national d’histoire naturelle. Il est présent en Europe, du Portugal à l’Allemagne.

Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, ce crapaud préfère les milieux assez secs, mais frais, comme les vieux murs et les fissures… mais pas trop éloignés d’un point d’eau où les têtards seront déposés à l’éclosion des œufs ; un vieux lavoir ou une fontaine pas trop restaurée sont parfaits pour lui. L’Alyte accoucheur n’est pas un grand voyageur ; il ne s’aventure guère au-delà des 200 mètres de son refuge. Il se nourrit d’invertébrés de toutes sortes : limaces, vers, petits insectes…

Il porte ses œufs sur son dos jusqu’à l’éclosion

Quand vient la saison des amours (assez large dans son cas, entre avril et octobre), l’Alyte mâle chante pour attirer les femelles. S’il en passe une, il lui grimpe sur le dos et féconde le chapelet d’œufs qu’elle expulse au fur et à mesure, tout en « enroulant » le collier visqueux de ponte autour de sa taille et de ses pattes arrières. Ainsi muni de sa progéniture, il va passer 3 à 4 semaines à veiller sur elle (il peut y avoir jusqu’à trois pontes fécondées soit une centaine d’œufs), notamment en s’assurant d’un bon taux d’humidité (pas trop pour ne pas la laisser moisir) et d’une température adéquate (relativement chaude). Quand vient le temps de l’éclosion, le crapaud mâle doit absolument déposer les têtards dans un point d’eau, une petite mare, un cours d’eau calme (il n’est pas très exigeant).

Malgré sa stratégie de reproduction méticuleuse, l’Alyte accoucheur est presque menacé. Les ruines, qu’il affectionne, sont trop souvent rénovées et les fissures et anfractuosités se font rares… sans parler des zones humides. Il n’est pas encore sur la liste rouge des espèces menacées mais pourrait bien y figurer lors de sa prochaine édition.

Vous pouvez participer à l’enquête participative sur les Alytes accoucheurs lancée par Bretagne vivante.