Pour perdre du poids et sortir de l’obésité sévère, Stéphanie Pihéry s’est vu conseiller une chirurgie bariatrique. De son parcours personnel et de sa réflexion sur son rapport à son propre corps, elle a fait un documentaire sonore.
Ecoutez le documentaire sonore sur la RTS (Radio télévision suisse)
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L’histoire de Stéphanie Pihéry pourrait paraître tragiquement ordinaire. Celle d’une femme qui a tendance à grossir et qui tente d’y remédier… sauf qu’au fil des ans, sa silhouette s’épaissit jusqu’à ce qu’un jour un médecin suggère : « avez-vous pensé à la chirurgie bariatrique ? »
Il s’agit en fait d’opérer l’estomac pour en réduire la taille ou encore de raccourcir le chemin des aliments dans l’intestin pour limiter leur absorption. Des techniques qui ont fait leur preuve et permettent efficacement de maigrir mais qui sont conditionnées à tout un parcours médical et à un suivi régulier.
Colère et réflexion sur l’image des corps féminins
Chez Stéphanie, cette proposition a déclenché une colère : comment en était-elle arrivée à détester son corps ? N’avait-elle pas répondu à cette injonction sociale de la minceur, encore plus exigeante envers les femmes ? Pourquoi cette « grossophobie » (hostilité envers les personnes en surpoids ou en obésité) est-elle une exclusion si peu remise en cause alors que le racisme ou l’homophobie sont désormais illégales ?
C’est d’autant plus injuste qu’on sait désormais – les études scientifiques l’ont établi – que les régimes finissent par faire grossir celles et ceux qui les suivent ! Les personnes en surpoids sont souvent tout le contraire de personnes qui se « laissent aller ».
Le documentaire sonore, une œuvre thérapeutique
Au fil de ses réflexions, cette Douarneniste – qui est aussi une des voix de la webradio « Vos gueules les mouettes » – a creusé le sujet jusqu’à en faire un documentaire sonore : « Mon corps opératoire, une dérive bariatrique ». Il a été co-produit par Le Labo de la Radio Télévision Suisse, avec le soutien de la bourse Brouillon d’un rêve de la Scam.
Stéphanie le reconnaît : réaliser ce documentaire d’une heure, composé de son journal médical mais aussi d’interviews des actrices et acteurs de son parcours, a été aussi pour elle une thérapie pour se réconcilier avec ce corps.