Créé il y a 20 ans comme syndicat mixte, le Symeed existe toujours. Sa vocation est désormais de permettre à toutes les intercommunalités du Finistère d’échanger leurs expériences et de mutualiser les outils, matériels, formations et communications autour de la réduction et de la gestion des déchets.

Le site internet S’y mettre pour apprendre à réduire ses déchets

Réécoutez l'interview de Vincent Garnier, responsable des services du Symeed

Le Département du Finistère avait créé le Symeed pour régler la question de l’enfouissement des déchets au début des années 2000 quand chaque commune avait sa décharge sauvage. Ce problème est désormais derrière nous mais pas celui des déchets dont la compétence relève désormais des communautés de communes ou d’agglomération (et les îles). Toutes sont désormais adhérentes de ce qui est resté le Symeed mais qui n’a plus de lien avec le Conseil départemental (la compétence déchets est passée à la Région). D’autres partenaires peuvent également être consultés : préfecture, chambres consulaires (chambre de métiers et de l’artisanat, chambre d’agriculture, chambre de commerce et d’industrie), Ademe, et les associations qui interviennent dans le domaine de l’environnement (Eaux et rivières, Bretagne Vivante, AE2D), de la consommateurs (CLCV, UFC que choisir) ou des collectivités locales (Bruded).

Études, accompagnement et mutualisation autour des déchets à l’échelle du Finistère

Pas de collecte et de traitement parmi les missions du Symeed, relativement unique en son genre en France. Son rôle est d’abord de permettre un partage d’informations, une mutualisation de retours d’expériences sur ce qui se fait déjà ; en effet, de nombreuses actions sont menées localement dans les collectivités, des expérimentations intéressantes à partager… encore faut-il les connaître plutôt que de réinventer ce qui existe déjà.

Le Symeed se charge aussi de réaliser des études et projets à l’échelle du département : c’est lui qui a mené le Défi jardin zéro déchet auquel 105 familles ont participé ces derniers mois, apprenant au passage à réutiliser les « déchets verts » comme des ressources, sans les envoyer à la déchèterie.

Enfin le Symeed permet de mutualiser des formations, pour que les agents des collectivités puissent se former dans le Finistère (à l’accompagnement de la population au compostage récemment). Les collectivités peuvent aussi mutualiser des outils d’information et sensibilisation à la réduction, au tri ou au réemploi des déchets : documents communs, expositions qui tournent d’un territoire à l’autre, un site internet S’y mettre sur lequel on trouvera de nombreux trucs et astuces.

Le Finistère, un bon élève de la réduction des déchets qui peut s’améliorer

Les déchets du service public représentent dans le Finistère 700 000 tonnes par an :

  • 400 000 sont envoyés en déchetterie dont 200 000 tonnes sous forme de déchets verts ! C’est une spécificité du département, liée surtout au climat doux et humide qui fait croitre les végétaux… il y a donc des progrès à faire de ce côté en choisissant des plantes de haies à croissance plus lente (pas de laurier palme !) et en broyant ses tailles d’arbustes pour pailler ses parterres.
  • 200 000 autres tonnes terminent en poubelles grises ou noires et sont incinérées : la moitié pourrait pourtant encore être triée ! Le Finistère figure pourtant parmi les 10 meilleurs départements pour le tri.
  • Les 100 000 dernières tonnes finissent bel et bien dans la poubelle jaune et au final dans les centres de tri. Sur place, on compte 20 % d’erreur de tri : évitez les couches pour bébé, ou les masques dans les bacs jaunes, les centres de tri ne sont pas équipés pour les récupérer.
    Papiers, cartons et métaux sont très bien recyclés. Parmi les plastiques un quart n’est pas encore recyclable mais les techniques évoluent perpétuellement on recycle de plus en plus.
  • Tous les déchets finistériens sont en tout cas traités en Europe et aucun n’est envoyé en Asie ou ailleurs.

Par ailleurs, le goût prononcé pour le réemploi est une autre spécificité finistérienne : il existe déjà beaucoup de recycleries généralistes dans le département et les nouvelles sont spécialisées, en électroménager ou matériaux et quincaillerie de récupération pour le bricolage. Il y a en effet de quoi faire quand on sait que 100 000 fenêtres sont démontées chaque années dans le Finistère…

Penser aux déchets dès la conception des marchés publics

Les déchets industriels, du bâtiment ou des travaux publics représentent des millions de tonnes produites chaque année dans le Finistère mais ne sont pas forcément traités par les collectivités ; ces dernières ont plutôt un rôle à jouer dans la réduction à la source de ces déchets, lorsqu’elles passent leurs marchés publics, en préconisant le recours à des matériaux biosourcés ou en pensant dès le départ la déconstruction et le recyclage des bâtiments, équipements ou matériels commandés.