Inza Diarassouba par Mirela Birou, Pontanezen, Brest, novembre 2019 – Benjamin Vanderlick [/caption]
Ethnologue, Benjamin Vanderlick a toujours utilisé la photographie dans le cadre de ses recherches. Il en a fait aussi un art, humaniste, qu’il expose ou publie dans des livres. Enfin, les clichés lui permettent de rendre ce qui lui est donné par les personnes qu’il rencontre.
Le site internet de Benjamin Vanderlick, ethnologue et photographe indépendant
La photo, outil du chercheur en sciences sociales
Les ethnologues utilisent la photographie depuis qu’elle existe ou presque… Mais les temps ont changé depuis les premiers clichés de représentants de populations « exotiques », souvent des personnes vêtues d’un costume traditionnel d’apparat dans des postures quelque peu statiques…
Ethnologue indépendant, Benjamin Vanderlick n’utilise pas tant la photo pour documenter ses recherches ethnologiques que parce qu’il apprécie cet art. Qu’il aille visiter les Roms d’Europe de l’Est dans les interstices de la banlieue lyonnaise ou les Africains arrivés en France depuis moins de 10 ans, toujours aux environs de Lyon, l’acte de photographie lui permet de créer du lien. Et encore plus lorsqu’il apporte les photographies elles-mêmes – sur papier – en remerciement pour les informations collectées.
L’art comme déclencheur de la recherche
Les photographies de Benjamin Vanderlick sont-elles plus « authentiques » que celles des ethnologues du début du XXe siècle ? Pas forcément, car capter une image suscite toujours une mise en scène de la part du sujet, qui souhaite se présenter sous son meilleur jour. C’est donc logiquement que l’ethnologue penche vers le versant esthétique de la photographie. Il transforme son travail en expositions ou en livres. Comme il collecte aussi les voix des personnes qu’il rencontre, il s’associe également avec d’autres artistes pour réaliser des diaporamas sonores.
On vient tous de l’extérieur (2014) – résidence artistique mémorielle sur le territoire du Haut-Bugey – diaporama sonore co-réalisé par Raphaël Cordray, Benjamin Vanderlick et Jean-Pierre Gaspar.
Finalement, l’appareil photo (ou l’enregistreur) devient un instrument d’approche des sujets. On échange d’abord pendant le moment de captation, puis autour de l’image produite. C’est alors qu’un lien peut se nouer et que progressivement l’ethnologue peut approfondir sa connaissance des populations rencontrées. Le travail de recherche peut commencer…
A découvrir : le travail de Benjamin Vanderlick sur le quartier du haut de la rue Jean-Jaurès à Brest « Jaurès cosmopolite » jusqu’au printemps 2020 et l’exposition Ce tissu qui m’est cher jusqu’au 29 février 2020.