Toute l’année, mais peut-être davantage encore pendant le confinement, les associations de solidarité internationale comme le Cicodes à Quimper nous invitent à réfléchir à notre consommation. Consommer est bien davantage qu’un simple acte économique. Les répercussions de nos choix sont également sociales, environnementales, et aussi bien locales que mondiales.

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La consommation à l’ère de la mondialisation a souvent des impacts à l’autre bout de la planète : conditions de travail et rémunération des producteurs, menaces sur l’environnement, concurrence entre pays… sont des données qu’il faudrait prendre en compte mais auxquelles les consommateurs n’ont pas toujours accès.
Pour faire comprendre les enjeux internationaux et multiples de nos achats les plus « anodins », le Cicodes propose notamment le jeu de la banane qui permet d’évaluer l’importance des labels qualité et labels sociaux, en fonction des différents types de production de banane dans le monde (intensif, familial, biologique, équitable) ; les impacts sur les conditions de vie des travailleurs, l’environnement, le prix à l’achat sont alors très différents ! Un autre jeu du même type concerne le cacao. D’autres animations sont consacrées aux vêtements et notamment les conditions de production de l’industrie textile dans les pays les plus pauvres. Le parcours du téléphone portable peut également être examiné à la loupe.

Un achat responsable ?

Paie-t-on vraiment le prix de ce qu’on achète ? Les salaires des travailleurs ne concernent que 0,6 % du prix d’un t-shirt « standard » de l’industrie textile… c’est dire si le prix que paient les consommateurs est loin d’être « juste ». Beaucoup d’acteurs interviennent dans la conception d’un produit, et d’autant plus que sa production est internationalisée. Mais la répartition de la richesse produite est bien loin d’être équitable.

Consommer moins mais mieux

Consommer moins suppose de réviser ses besoins, d’estimer au plus près ce qui relève de l’indispensable ou difficilement contournable et ce qui relève du superflu. Revoir ses modes de consommation, c’est aussi réduire le gaspillage au maximum. Ensuite, il existe des outils pour faciliter ses choix : des plateformes comme mangeons-local.bzh permettent de re-localiser sa consommation, les labels d’estimer l’impact social (Max Havelaar, Ethique sur l’étiquette) ou environnemental (AB, Nature et progrès). Sur le plan numérique, une consommation responsable passe aussi par le choix des opérateurs ou des logiciels qu’on utilise (on peut ainsi privilégier les logiciels libres).
Bio, équitable ? Toutes les exigences ne sont pas forcément compatibles. Un produit peut être bio (cultivé sans pesticides) mais comme il vient du bout du monde, son bilan carbone sera lourd… A chacun(e) de s’interroger sur ses priorités pour faire ses choix (environnement, solidarité internationale ou soutien à l’économie locale…)

Devenir un consomm’acteur est un parcours semé d’embûches : il est parfois difficile pour les consommateurs de connaître l’impact environnemental ou social de ce qu’ils achètent.  Autre problème : consommer responsable suppose parfois un prix plus élevé, qui n’est pas à la portée de toutes les bourses et peut entraîner une culpabilisation ou une exclusion des plus modestes. Cependant, les citoyens ont des leviers d’action ; ils peuvent par exemple suggérer à leur collectivité de devenir un territoire de commerce équitable, comme il existe des territoires zéro déchet.