La crise sanitaire frappe aujourd’hui l’ensemble des professionnel.le.s de la culture. Elle touche bien entendu la filière du livre, pour laquelle il n’existe, pour nombre d’indépendant.e.s, aucun de filet de protection, à l’instar, même s’il est insuffisant, du statut des intermittents dans les métiers du spectacle. Le Centre National du Livre et d’autres organismes se sont engagés dans des plans d’urgence de soutiens à différentes professions de la filière, à commencer par les auteurs et autrices, des aides certes indispensables, mais il est peut-être temps également de réfléchir à l’après crise, à penser que d’autres soubresauts nous attendent et prévoir, en amont, des réponses adaptées.
En ce début du mois de mai, le monde de l’édition indépendante se trouve dans une situation plus que préoccupante, comme en témoigne la tribune Krisis, et, peu à peu, émerge la nécessité pour les plus fragiles de se fédérer. Les failles étaient connues, la crise sanitaire a permis un effet loupe sur celles-ci, et a précarisé un peu plus les métiers les plus vulnérables, indispensables à la littérature.
Qui sont ces professionnel.le.s de l’ombre ?
Les médias parlent abondamment des maisons d’édition, des libraires, et c’est tout à fait naturel, la période, pour beaucoup, est grave. Par contre d’autres professions, essentielles à la production de livres, sont passées sous silence. Nous avons souhaité, grâce à cette émission, vous faire découvrir une traductrice, une correctrice et une attachée de presse, mais il en existe bien d’autres : graphistes, illustrateurs ou illustratrices, photographes…
Bonne écoute !
Au programme
Interviews
Amandine Py, traductrice de nombreux auteurs de langue espagnole, des textes allant de l’essai scientifique à la poésie, du livre politique au roman noir, des auteurs et autrices venant d’Espagne ou d’Amérique du Sud, dont Le Gardien de la Joconde, de Jorge Fernandez Díaz (Actes noirs), magnifique roman noir argentin, Le mort était trop grand, de Luis Miguel Rivas : roman noir également, mais truculent, tendre et drôle comme la Colombie (Grasset), ou les polars d’Alexis Ravelo, l’auteur des Canaries qui décrit l’envers de la carte postale, engagé pour toutes les causes et pour l’humour, surtout, qui sont un vrai bonheur de lecture !
Anne Bouclier, correctrice indépendante, traque les erreurs de syntaxe, de grammaire et les contresens dans les manuscrits, une fois ceux-ci acceptés par les maisons d’édition. Un travail compliqué parfois, par les demandes de rendements accrus ou des problèmes de communication. Anne est doublement affectée par cette crise puisqu’elle est également éditrice chez Piranha, et elle nous recommande pour bien entamer le déconfinement : L’invention d’Adélaïde Fouchon, de Natacha Diem.
Aurélie Serfaty-Bercoff, attachée de presse, a fondé sa propre agence, Un Livre à Soi, après avoir été salariée pour de grands groupes d’édition. Période difficile pour la communication, durant laquelle il faut défendre les romans parus au début de l’année et préparer un planning pour ceux qui vont suivre en mai-juin sans forcément avoir une vision très précise du calendrier. Un Livre à Soi défend actuellement, entre autres, Représailles, de Florient Eglin (éditions La Baconnière).
La Zik
Ataque 77 : Hacelo por Mi (extrait d’ENTRE HOMMES – German Maggiori – Éditions La Dernière Goutte – Traduit de l’espagnol (Argentine) par Nelly Guicherd)
Hound Dog Taylor : Let’s Get Funky
Tom Waits : Hold On