Le réseau paysan Civam aurait dû proposer en novembre 2020 des portes-ouvertes chez des paysan.ne.s issus d’autres milieux professionnels et pour lesquels l’agriculture est une reconversion. Anne-Gaëlle Trégaro nous raconte comment elle est passée de la banque à l’élevage laitier avec transformation à la ferme.
Emission mensuelle réalisée en partenariat avec le Civam Finistère
La page Facebook de Boudig’ Laezh la ferme aux 10 vaches à Querrien
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Les nouvelles installations en agriculture et élevage en Finistère sont de plus en plus souvent le fait de personnes venues de milieux non agricoles, et même en reconversion professionnelle. C’est le cas d’Anne-Gaëlle Trégaro qui s’est lancée en 2018 dans l’élevage laitier bio avec transformation et production de produits laitiers.
Un choix mûrement réfléchi lié à la viabilité du modèle économique
Même si elle était clairement lassée de son métier de conseillère bancaire, la jeune femme ne s’est pas orientée vers l’élevage par hasard. Déjà bien installée en sud Finistère, elle souhaitait développer son activité à proximité de chez elle ; et si possible en lien avec des animaux. Après un bilan de compétence, elle s’est tournée vers l’agriculture sans forcément projeter de s’installer. C’est au cours de sa formation (BTS agricole en formation adulte) qu’elle a découvert la production et transformation laitière et ce modèle économique qui permet à l’éleveuse de vivre de son travail.
Une bonne occasion d’installation : la reprise d’une exploitation
En fin de formation, elle a eu la chance de pouvoir racheter l’exploitation de sa voisine qui cessait son activité d’élevage de chèvres et de production de fromages. 19 hectares de pâtures et un laboratoire, une exploitation déjà en agriculture biologique, c’était parfait pour se lancer. Même avec des travaux supplémentaires (en auto-construction), Anne-Gaëlle, aidée par son conjoint lui aussi conquis par le projet, a donc pu effectuer son parrainage de 5 mois avec la cédante. Elle a acheté ses vaches (de races variées avec un dominante jersiaise pour la richesse de leur lait) et c’est ainsi qu’est née Boudig’ laezh, la ferme aux 10 vaches.
L’unité est donc de taille modeste, en bio, les vaches sont nourries à l’herbe majoritairement, et les produits de la ferme – fromages, yaourts, gros lait, fromage blanc – sont vendus sur les marchés ou en direct. L’exploitation dégage presque deux salaires. L’éleveuse est heureuse dans son métier et elle ne regrette rien, même si elle reconnaît avoir sous-estimé le temps de travail, très important. Et ce n’est pas parce qu’elle a travaillé dans la banque qu’elle apprécie le volet administratif et financier de son entreprise…
Anne-Gaëlle profite des partages d’expérience en transformation laitière ou en gestion des prairies naturelles au sein du réseau Civam ainsi que des formations collectives.
Pour tout projet de reconversion, le Civam propose également de l’accompagnement individuel. Il s’agit d’aider les personnes à mûrir leur projet, à acquérir des compétences techniques, économiques, administratives et juridiques, et à identifier ses facteurs de réussite.