Zone volcanique sud Ouessant – photo Martial Caroff
Le Géopark d’Armorique – doté d’un nouveau site internet – attend patiemment l’attribution officielle de son label Unesco, prévu si tout va bien pour 2021. De leur côté, les scientifiques travaillent sur la géologie du territoire. Martial Caroff et ses étudiants viennent de publier une étude sur le volcanisme d’Ouessant, il y a 340 millions d’années.
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« La Bretagne il y a 300 millions d’années, c’était l’Himalaya ! » Voici l’une des accroches du site internet du Géopark d’Armorique pour faire comprendre à quel point la géologie peut nous permettre de remonter le temps et nous étonner…
Coulées de lave et éruptions explosives inscrites dans le sol d’Ouessant
Voici qu’une nouvelle étude menée sur le territoire du Géopark, et de la Réserve de biosphère Unesco des îles de la mer d’Iroise nous fait découvrir le tempérament volcanique de notre territoire. C’était encore avant la formation du massif montagneux hercynien (dont les sommets ont dépassé les 6000 mètres). Vers 340 millions d’années, dans ce coin du globe que n’était pas encore le Finistère, une plaine sédimentaire fut percée par des volcans. Une très vaste surface est connue, notamment sur le bassin de Châteaulin, dans le Trégor, et même jusqu’à Laval ou Ancenis. Ce que les chercheurs ignoraient c’est qu’on en trouvait aussi des traces à Ouessant !
Le nord d’Ouessant est une prolongation du Léon, fait de roches métamorphiques et granitiques (roche plutonique, autrement dit formée de magma, mais en profondeur avant d’être peu à peu découverte par l’érosion) ; ce sont les « racines » de l’ancienne chaîne hercynienne.
Au centre de l’île, une partie tendre s’est érodée plus fortement. Et au sud de l’île, Martial Caroff et ses étudiants se sont penchés sur des échantillons de roches qui ressemblaient à du granite, mais n’en étaient pas ! Il s’agissait en fait de roches volcaniques qui avaient subi ensuite de grosses déformations (d’où la difficulté à les reconnaitre). Coulées de laves et éruptions explosives se sont produites à l’époque sous la mer ; aujourd’hui, ces roches affleurent et composent donc la partie sud de l’île d’Ouessant mais elles témoignent de ces bouleversements géologiques qui ont précédé la naissance de la chaîne hercynienne.
En outre, le travail d’identification des roches mené par Martial Caroff et ses étudiants pourra servir à d’autres géologues sur d’autres terrains
Le chercheur continue par ailleurs son travail sur les kersantites et en 2021, il se penchera sur le granite de monts d’Arrée, de Commana-Plouaret, mais aussi d’Huelgoat (notamment pour le dater plus précisément).
Les actualités du Géopark d’Armorique
Des traces de volcanisme en Finistère, il en existe d’autres plus anciennes et pourtant plus visibles : les laves en coussins de Lostmarc’h (450 millions d’années). C’est l’un des points à découvrir sur la carte de découverte du Géopark, qu’on peut télécharger et qui sera disponible en version papier dans les offices de tourisme. Un guide de 200 pages est aussi en préparation, sur le modèle du guide réalisé pour Ouessant.
Le Géopark d’Armorique recevra la délégation Unesco qui validera son label en 2021. Le troisième forum Géopark est aussi en préparation.
Et le Géopark d’Armorique conduit enfin l’un des derniers échanges franco-britannique d’avant Brexit : une collaboration avec le Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale, le Conservatoire d’Espaces Naturels Hauts-de-France, l’AONB de l’île de Wight (UK) et l’AONB du Kent Downs .
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