Comme chaque année, l’observatoire de l’habitat en Finistère a livré en novembre 2020 une analyse détaillée des types de logements et de leur répartition dans le département. Armelle Huruguen nous décrit les évolutions et les orientations politiques qui en découleront.

Retrouvez l’étude sur le site internet du Conseil départemental du Finistère

ou sur le site internet de l’Adeupa, agence d’urbanisme du pays de Brest

Le Finistère compte 426 000 ménages, un chiffre en hausse mais leur taille s’est réduite (à 2,08 personnes en moyenne). Et le vieillissement s’accentue : entre 2007 et 2017, la population de 60 ans et plus a augmenté de 23 % dans le département, alors que le reste de la population a diminué de 4 %.

Propriétaires de maisons individuelles, plus souvent rénovées

La maison individuelle reste triomphante :  Sur les 540 000 logements finistériens, 397 000 sont des maisons et 141 000 des appartements ; 64 % des constructions neuves depuis 1999 sont des maisons individuelles. Les propriétaires restent majoritaires et ça va sans doute se poursuivre étant donné l’emballement des ventes après le confinement. Il reste des mal-logés mais c’est surtout l’évolution des besoins qu’il faut identifier car tout n’est pas encore pourvu, notamment la réponse aux demandes des ménages modestes. Ces derniers sont incités à éviter l’achat de leur logement s’ils ne sont pas en mesure d’assumer un emprunt financier de longue durée. Encore faut-il que la location de logements sociaux soit suffisante, ce qui n’est pas tout à fait le cas ; le parc social s’est certes développé, mais il reste en tension.

Parmi les évolutions positives : les dispositifs d’aide au logement sont nombreux et diversifiés, en particulier les aides à la rénovation du logement ancien ; il s’agit également par ces dispositifs de privilégier les logements existants, afin d’éviter l’étalement urbain et l’artificialisation des sols.

Trop de logements vacants

Autre preuve que l’offre ne correspond pas tout à fait aux besoins, la vacance, qui a augmenté de 40 % en 10 ans, passant de 30 000 logements non occupés en Finistère en 2007 à plus de 42 000 en 2017. Sur la même période, le volume global de logements a augmenté de 10 %.
Les villes désignées il y a quelques années comme « pôles émergents » n’ont pas forcément poursuivi leur croissance et ce sont plutôt des plus petites communes qui ont attiré de nouvelles populations. En outre, beaucoup de logements sont trop grands et ne correspondent pas à l’évolution des ménages.

Crise de l’offre en zone côtière

A l’inverse, il est des zones où on ne trouve pas assez de logements en vente : les zones côtières, très attractives. Le logement est alors trop cher pour les personnes qui travaillent dans les services. C’est pourtant là que le vieillissement de la population est le plus marqué et qu’un besoin en services adapté pourrait se faire sentir davantage encore.

De nouvelles façons d’habiter ?

Les élus sont confrontés à de nouvelles demandes de la société : habitat intergénérationnel adapté au vieillissement pour freiner la dépendance, habitats légers ou alternatifs, utilisation de matériaux durables (paille, terre crue). Ces phénomènes sont encore marginaux mais seront davantage pris en compte par les politiques publiques.

Le plan départemental de l’habitat mis en place en 2014 a fait évoluer l’urbanisme avec une répartition qui se réoriente vers les centres-bourgs et la création de pôles de taille plus raisonnables favorables à une meilleure qualité de vie et proximité avec la nature ; des attentes que la crise sanitaire devrait encore exacerber.