On poursuit notre promenade sous les arbres des forêts de Cornouaille afin de découvrir ce qui s’y passe. Pour cela, nous nous rendrons dans les bois du Cranou non loin de la radio, puis à Huelgoat, la plus belle des forêts cornouaillaises et enfin dans les Montagnes noires au sud
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Les bois du Cranou sont fournis grâce à Saint Leyer ou aux sept saints de la rade de Brest selon deux légendes bien distinctes qui en font un endroit béni.
Dirigeons-nous maintenant vers l’est, où se trouve la si belle forêt de Huelgoat. Dans cette forêt se trouve un ancien oppidum gaulois appelé le Camp d’Artus ou Camp du roi Arthur, où le célèbre monarque aurait résidé dit-on.
Huelgoat, forêt arthurienne ?
Selon Bernard de Parades dans son livre sur les légendes de l’Argoat, au pied de la grande route qui dévale d’Huelgoat vers Carhaix, un gouffre a écarté les rochers moussus. L’eau y mène grand bruit et prend une teinte de sang. C’est là que la tradition commune place l’endroit où Dahud faisait jeter ses amants d’une nuit.
Un peu plus bas dans la rivière d’argent se trouve la mare aux fées. C’est le lieu de réunion de ces Dames des bois à Huelgoat. Les fées d’Huelgoat sont dans la bonne tradition. Comme toutes leurs sœurs, elles se tiennent au bord de l’eau et se distraient en peignant à longueur de nuit leurs longs cheveux blonds, avec un peigne d’or. Aux heures nocturnes leur beauté est incomparable, mais de jour, ce ne sont que de vieilles femmes aux cheveux d’un blanc sale. Ce sont des jeteuses de sorts, amies des sorcières et de toutes les mystérieuses voleuses de beurre qui sévissent toujours dans la campagne de l’Argoat. Une autre légende stipule d’ailleurs que ce serait elles qui seraient à l’origine de la rivière d’argent.
Il y a tellement de légendes à Huelgoat que depuis les années 1980, des théories postulent qu’il s’agirait de la forêt mythique de Brocéliande. Comme on y trouve un endroit appelé camp du roi Arthur puis un autre censé être sa tombe, rien n’interdit de penser que Brocéliande pouvait s’étendre de Paimpont à Huelgoat, près de Carhaix. Les textes anciens évoquent la bataille de Carohaise (forme médiévale de Carhaix), capitale du roi Léo Dagan, où l’union d’Arthur et de Guenièvre aurait été bénie par l’évêque local. Les troupes du roi Arthur y affrontèrent leurs ennemis sous l’égide de Merlin et de sa bannière crachant des flammes. A l’issue de cette bataille, Merlin rejoint directement la forêt de Brocéliande qui semble donc être toute proche. A deux pas de Carhaix se trouve d’ailleurs toujours un village sur la commune de Paule, dont le nom s’écrit Bréssilien aujourd’hui mais qui auparavant s’orthographiait Brecilien (Brocéliande) avec une ancienne source sacrée, comparable à celle de Barenton et qui alimentait l’aqueduc gallo-romain acheminant l’eau vers Carhaix.
Loups-garous des Montagnes noires
Mais Huelgoat n’est pas la seule forêt magique en Cornouaille historique. On trouve également des futaies merveilleuses dans les Montagnes noires où par exemple, au commencement et à la fin de leur course, les loups-garous devaient se plonger dans une fontaine pour se transformer puis redevenir humain.
Il y a aussi, selon la légende, des événements bien étranges qui se dérouleraient la nuit par-dessus les bois autour de Châteauneuf-du-Faou.
Les armées du Roi Arthur parcouraient les Montagnes Noires environnantes de cette ville du Finistère. Si vous voyez, par une nuit noire, les armées fabuleuses du roi Arthur cheminer sur la crête des montagnes toutes proches, c’est qu’une guerre se prépare !
De nombreux témoins les auraient vus en 1914 et 1939.
Le problème c’est qu’elles auraient aussi été vues dernièrement.
Mais la plus terrible des créatures des Montagnes noires est sans conteste la Santirine dont François Marie Luzel a raconté la légende.