A 25 ans seulement, le jeune rappeur n’en est pas à son premier projet. Mais cette fois avec « Nuages », il s’écarte des codes traditionnels du rap français pour imposer son univers. Plus acoustique, plus mélancolique.

Sopico a la réputation de faire vivre la langue française.

Bonjour et bienvenue dans Sonar! Aujourd’hui on s’intéresse au rappeur Parisien Sopico, qui vient de sortir un bel album solo « Nuages », sous le label Spookland. Dans Nuages, Sopico prends sa guitare et sort du rap, va ailleurs. Voyons voir.

Sopico a commencé à produire publiquement il y a quelques années maintenant. Le grand public l’aura découvert grâce à son passage dans le studio berlinois COLORS. Il interprète pour COLORS une version live de sa chanson maintenant célèbre, « Le Hasard ou la Chance », seul sur un tabouret avec un micro et sa guitare.

Depuis, il a la réputation d’être un rappeur qui fait vivre la langue française. Il la boxe, la malmène, et la renverse avec du verlan, des mots d’argots, d’anglais, d’espagnol, des mots à lui.

Une autre intervention a aussi laissé des traces dans la sphère du rythme et de la poésie : la chaîne Grünt lui a consacré un épisode entier, lui donnant carte blanche pendant 40 minutes pour freestyler sur des instrumentales en continu. Il a invité tout ses potes du DojoKlan, et tous sont venus pour rapper dans le micro tour à tour, pour un résultat impressionnant. C’est le gratin de la scène poétique parisienne.

Son dernier album Nuages s’éloigne des codes traditionnels du rap français pour le plaisir de vos oreilles. Plus d’instrus numériques, plus de sample ni de beatbox. Pico est au studio avec sa guitare et des musiciens.

Ses textes sont mélancoliques, voire tristes, à l’image de la couverture de l’album. Les sonorités sont douces, l’album est calme, comme le son « Wave », qu’on écoute maintenant dans SONAR. On en voit de nombreuses, des vagues, dans le Finistère, mais celle-ci est particulière.

Le clip du morceau Slide est édifiant

On l’appelait le petit Sofiane, Sofiane Picolo. Sopico quand on contracte les deux mots. Vous pouvez le croiser à la sortie d’un concert de rap dans le 18eme arrondissement de la capitale, en compagnie de ses amis de la 75eme session, ce collectif hip hop parisien. Vous pouvez aussi le croiser en graffiti avec sa guitare bleue sur les murs d’une station de métro.

L’album Nuages est sorti en octobre, et Sopico l’a annoncé avec un clip édifiant sur son morceau Slide. Il est tourné dans la légendaire tour Pleyel à Saint-Denis dans le nord de Paris. Cette tour à la structure métallique, désaffectée depuis la fin des années 2000, est la tour la plus haute de Seine-Saint-Denis. En ce moment, la tour Pleyel est en travaux pour devenir un hôtel de luxe d’ici les jeux Olympiques et paralympiques de Paris 2024. Quoi qu’on en pense, Sopico a réussi à y rentrer avec son équipe, et à s’y suspendre pour vous en mettre plein à la vue avec des effets spéciaux dignes d’Hollywood. Chapeau l’artiste, mais aussi l’acrobate. Tout de suite sur Radio Evasion, Slide de Sopico.

[ECOUTE A l’abri dans la Plaine]