L’artiste suisse aux origines Sri-Lankaises, Priya Ragu, a su combiner ses deux cultures dans sa musique. Elle nous montrera l’étendu de la « Ragu Wavy » le 3 décembre au Parc Expo de Rennes, pour les Trans Musicales.

Écouter sa mixtape « damnshestamil« 

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Un conflit de cultures

Priya Ragu a grandi dans une famille où la musique est importante. Dans les repas de famille, on mange du poulet épicé, et on fait de la musique avec la première chose que l’on trouve devant nous. À ses 10 ans, son père crée un groupe. Il joue du tabla, un instrument du nord de l’Inde. Son frère, Japhna sera au clavier et Priya au chant. En grandissant, elle trouve son bonheur dans les sons d’Alicia Keys, Stevie Wonder, ou les Fugees. À ses 16 ans, son frère trouve une occasion de la faire chanter dans un concert. Mais son père lui interdit d’y aller, il lui dit que la musique ne lui permettra pas de manger, ce n’est pas un vrai métier. Pour Priya, c’est le pire jour de sa vie. Mais ce conflit des cultures ne la fait pas abandonner, et elle se promet de ne plus parler de musique à ses parents tant qu’elle n’aura pas atteint le succès. Elle continue de s’entraîner au chant, plusieurs heures par jour, à voix basse, dans sa chambre.

Le déclic

À 30 ans, elle choisit de tout miser sur la musique, ça passe ou ça casse, l’important c’est de vivre sans regrets. Elle quitte son travail en aéroport, et pars six mois aux États-Unis, pour se consacrer à fond sur l’écriture. Elle enregistre le single Good Love 2.0, et dépense toutes ses économies pour tourner un clip, à Goa, en Inde. Ce single lui a permis de se faire repérer, notamment par les maisons de disques. Mais Priya fait de la musique pour elle-même, pas pour faire de l’argent. Elle ne ressent pas le besoin de signer en label, donc si elle n’est pas libre de faire ce qu’elle veut de sa musique, ça sera non. C’est pour cela qu’elle refuse la première offre de l’immense label Warner Records, avant d’accepter leur deuxième offre qui lui laisse une totale liberté musicale. Priya s’arme de la force de frappe d’un géant de l’industrie. Mais sa plus grande arme à elle, c’est son art, et son mélange de cultures.

La force de Priya Ragu : Le mélange des cultures

Son deuxième single, Chiken Lemon Rice, est un hymne à la célébration de toutes les cultures du monde. Le mélange des cultures suisses et sri-lankaises, c’est l’essence même et toute la fierté de Priya Ragu. Ça occupe une place dans sa musique, sa cuisine, sa manière de parler, et aussi dans son style vestimentaire. Elle mélange des vêtements sud-asiatiques comme le sari, ou le salwar kameez, avec des baskets, un col roulé, ou des lunettes de soleil.

En septembre, elle a sorti sa première mixtape, damnshestamil, et on peut dire qu’elle a atteint le succès qu’elle a attendue depuis petite. Ses parents ont finalement accepté sa carrière musicale, et son père lui donne même des conseils pour ses chansons. Dans sa mixtape, on retrouve bien sûr son premier single Good Love 2.0. Il y a aussi un titre très touchant. Le morceau Kamali. Il vient d’une petite fille indienne de sept ans, qui s’appelle Kamali. Et cette fillette est la seule fille skateuse de la ville de Mahabalipuram. Avec le soutien de sa mère, elle ose aller à contre-courant des principes établis. Quand Priya a vu la vidéo de cette petite, elle l’a tout de suite envoyé à son frère. Et il a écrit la chanson en une nuit, avec les larmes aux yeux. Le clip de Kamali est sorti en juillet, et on y voit Kamali, l’originale. Le titre est une vraie ode à l’émancipation féminine.

On compte sur Priya Ragu pour nous faire une démonstration de son talent, et de la « Ragu Wavy », le 3 décembre au Parc Expo de Rennes.