La chanteuse du groupe Gaddafi Gals, Nalan, mélange joie et tristesse pour son premier album : I’m Good. The Crying Tape.
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I’m Good …
Nalan a grandi à Munich, avec des parents turcs, ce qui fait qu’elle est bilingue, voir trilingue, mais son album n’a qu’une chanson en turc, tout le reste est en anglais. Elle aime quand même la Turquie, elle y va régulièrement, elle a des amies là-bas, comme la réalisatrice qui s’est occupée du clip du morceau I’m Good, tourné justement à Istanbul. Avec des décors de vacances, de plages, et de poupée gonflable. Elle a écrit ce titre le premier jour de confinement, dans son petit studio à Berlin, encore en plein dans le flou de ce qu’on a le droit de faire ou non. I’m Good, ça parle de cette question, qu’on pose, et qu’on nous pose tous les jours. « Ça va ? Ça va et toi ? Ça va ». En anglais c’est la même chose, on répond « I’m good », même si on n’est pas good. Le titre aborde aussi une rupture amoureuse, le personnage viens de vivre une rupture mais se ment à lui-même, en prenant des vacances, en allant à la plage, et en répétant en boucle « I’m good I’m good I’m good ».
… The Crying Tape
Au début, l’album s’appelait juste « The Crying Tape », Nalan a rajouté le « I’m Good » après le confinement. Et ça donne un côté paradoxal qui rappelle la pochette de l’album ye de Kanye West, « Je déteste être bipolaire, c’est génial ». Mais les paradoxes, Nalan aussi elle adore ça. Son ancien nom en était un aussi, slimgirl fat, c’est la grosse fille mince. Pour cet album, le paradoxe tourne beaucoup autour des émotions, de joie et de tristesse. D’ailleurs Nalan, au sens littéral, c’est celle qui crie, qui hurle. Mais Nalan aime rappeler qu’on peut aussi pleurer et hurler de joie. Des larmes peuvent être à la fois tristes et joyeuses. Dans I’m Good. The Crying Tape, chaque titre capture le moment à la frontière entre ces deux émotions. Et chaque titre met aussi en avant un nouveau personnage. Car cet album n’est pas une autobiographie. Nalan préfère inventer des personnages, parce que ça lui laisse plus de liberté de création. Le titre Only Birds Can Tell est le plus personnel, vu que Nalan parle de la perte de sa grand-mère. Mais à part ça elle parle de questionnement de sa propre existence dans Bed Of Tears, avec un clip assez abstrait. Il y a aussi le morceau en turc, Son Kez, qui parle d’amour à sens unique. Et enfin, il y a Sorry, qui raconte la fin d’une histoire d’amour. Avec un super clip, comme un PowerPoint bourré d’effets rocambolesques, qui rappellera les exposés qu’on faisait au collège.