Paul Janeway et ses sept musiciens ont sorti leur 4ème album. The Alien Coast de St. Paul and The Broken Bones est un disque tout droit venu du monde des rêves.

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Pasteur ou Soulman

Les os cassés autour de Paul Janeway ce sont sept musiciens, ça forme donc un joli groupe de huit artistes. Ils se sont formés en 2012, ont sorti leur premier projet, Greetings EP, tout juste un an après. Paul, en bon ancien banquier, était dans la productivité avant tout. Ils ont écrit le disque en trois semaines et enregistré en à peine quatre jours. Mais ils se sont ensuite calmés et ont pris leur temps pour les projets qui ont suivi.

Paul a grandi à Birmingham, en Alabama. Il a été élevé dans une famille religieuse, éduqué au gospel avec une pincée de soul. Quand il était petit, il voulait devenir pasteur, c’est pour ça qu’on retrouve tous ces symboles religieux, dans les paroles, et dans le nom du groupe aussi. Saint Paul, ça vient de là. Même s’il n’a pas vraiment été canonisé, et puis Saint Paul Janeway a commis des pêchés, pour se forger une culture musicale en dehors du gospel, il téléchargeait illégalement de la musique, et il l’écoutait enfermé dans les toilettes. Il a fini par se rendre compte que ce qu’il aimait à l’église, ce n’était pas la religion mais la musique, du coup il forme St Paul and The Broken Bones, sort quelques projets, partage la scène avec Elton John, et sort aujourd’hui le 4e album du groupe, The Alien Coast. L’album est pas mal inspiré par la religion, la mythologie, et l’art. Avec par exemple le titre Minautor, inspiré à la fois du mythe grec et de la série de peintures de Picasso, qui représente la bête sous plusieurs formes.

Une côte extraterrestre, et la dernière danse de l’humanité

Cet album c’est le premier qu’ils ont enregistré chez eux, à Birmingham. Et le titre, « la côte extraterrestre », c’est un hommage à leur état d’Alabama, mais plus largement à tout le golfe du Mexique. C’est une référence à l’histoire coloniale. Quand les colons sont arrivés dans le golfe du Mexique, ils ne comprenaient pas où ils étaient, si c’était un océan ou autre chose, et ils ont appelé cet endroit la côte extraterrestre. C’est donc le nom parfait pour cet album qui vient d’ailleurs.

La trame de l’album, c’est une nuit dans une chambre d’hôtel, le protagoniste fait toute sorte de cauchemars. Il se réveille à la fin et a juste envie de rentrer chez lui. L’album s’ouvre sur le morceau 3000AD MASS, une intro d’une minute vingt, avec des guitares bien saturées, on se demande si on est en train d’écouter un album de hard rock. Mais ça s’adoucit sur les titres qui suivent, et part sur une soul ultra puissante et entraînante. Dans les premiers titres il y a Bermejo and the devil. Paul a été inspiré par le tableau de Bartolomé Bermejo, « Saint Michel triomphe du diable ». Le personnage passe par toutes sortes de cauchemars, et finit par se réveiller sur Popcorn Ceiling, et appelle sa femme au téléphone sur l’outro de l’album, ce qui donne deux titres un peu plus calmes. Mais au milieu de tout ça il y a le morceau The Last Dance. Paul chante « laisse toi aller dans un son qui ne te donne pas envie de pleurer ». The Last Dance, la dernière danse, ici c’est littéralement la dernière danse de l’humanité. L’apocalypse arrive et elle est inévitable, alors autant profiter des derniers instant, voilà ce qu’est The Last Dance.