Le quatuor New-Yorkais/Colombien Combo Chimbita a sorti un nouvel album à ajouter à leur saga. IRE c’est le choix des élus pour mener la révolution, et défendre Abya Yala, écoutez Sonar pour en savoir plus !

Écouter l’album

Représenter l’Abya Yala

Combo Chimbita ce sont quatre artistes new-yorkais, originaires de Colombie, avec au centre Carolina Oliveros, chanteuse et joueuse de guacharaca. A coté d’elle, toutes sortes de pseudo, Niño Lento es Fuego à la guitare, Dilemastronauta à la batterie, et Prince of Queens, à la basse et aux claviers. Pour la première fois en trois albums, les quatre musiciens se sont réunis et on écrit l’album tous ensemble. Ils sont partis à Porto Rico, se sont enfermés dans une maison tous ensemble et ont travaillé sur l’album. À la base ils voulaient faire un album moins sombre que les précédents, un disque plus léger et plus joyeux. Mais au final ils ont quand même trouvé leurs inspirations dans les soulèvements un peu partout, pour des idées différentes. À commencer par Black Lives Matters. Mais aussi quand ils sont allés en Colombie pour tourner deux clips en 2021. Ils ont reporté le tournage pour soutenir le plus grand soulèvement populaire du pays, qui lutte contre les mêmes problématiques depuis des générations, corruption, violence, oppression de l’état. Tout ça mélangé à leur voyage à Porto Rico, baigné dans l’impérialisme américain. Au final l’album est peut-être plus léger que les précédents mais il porte quand même des thèmes assez lourds. Il agit surtout comme une manière de représenter les cultures qui étaient là, sur le continent, avant George Washington, avant Christophe Colomb. D’ailleurs, Combo Chimbita se définissent comme habitants de Ayla Yala, c’est le nom qui a été choisi par les peuples indigènes pour appeler le continent, à la place du mot Amérique qui est basé sur le nom de Amerigo Vespucci.

La Révolution

Le groupe a essayé de faire une continuité entre leurs projets. Pour faire une sorte de saga Combo Chimbita. Ou plutôt comme une histoire qui se répète, avec toujours des thématiques en commun. Ils ont tenté une explication de la saga : ça commence avec leur EP El Corredor Del Jaguar, l’EP raconte comment un être éternel est perdu en dehors de son royaume, il est ramené et soigné à Abya Yala pour ramener la paix sur le continent. Donc Abya Yala c’est le nom de leur premier album. Ensuite le deuxième album c’est Ahomale, et l’être éternel sert d’énergie pour guider une résistance. Et là on arrive à IRE, c’est la sélection des élus pour mener la révolution. Un des combats de Combo Chimbita c’est de montrer que les peuples d’Abya Yala existent. Ils font beaucoup de choses pour mettre en avant les minorités. Pour la pochette de l’album, une très belle peinture, ils ont fait appel à Renzo Ortega, un artiste péruvien. Et sinon dans leurs clips, ils mettent en avant des personnes queer et trans, issus des communautés afro-caribéennes. Ils ont sorti une série de quatre clips, pour promouvoir IRE, avec notamment Babalawo. À chaque fois l’idée est à peu près la même. On a l’artiste qui danse, seul, avec une tenue particulière, et sa danse ressemble à une sorte de rituel, avec du feu, de l’eau, ou une plante. Par exemple dans le dernier qui est sorti, Yo Me Lo Merezco, la danseuse danse dans l’eau, à la recherche de Yemaya, une divinité yoruba.