La jeune strasbourgeoise derrière Joko sort un second EP, I’ve Never Been Good With Words, plus introspectif mais en gardant les mêmes thèmes que le premier EP.
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Joko, c’est un projet qui a commencé en 2018 avec un premier EP LOON. L’équipe n’a pas bougé, a la tête de Joko, c’est la chanteuse Iris Di Napoli, son frère Hector l’aide pour les clips, et Arthur Vonfelt s’occupe de la composition des morceaux. Tout est chanté en anglais, Joko est habituée aux pays anglophones, elle a de la famille au Canada et elle est partie dans plusieurs pays au Royaume-Uni. Elle est habituée à l’anglais, elle est bien habituée à la musique aussi, ses deux parents sont chanteurs d’opéra, donc elle baigne la dedans depuis petite. Mais quand elle commence la musique, elle est traumatisée par le conservatoire à cause des chants en allemands, et oui, l’Alsace. Du coup, elle met en pause la musique le temps d’une licence d’anglais et d’études de sage-femme. Puis elle se remet dans le chant avec Joko, et l’EP LOON, tout est fait main, de l’écriture au mix, avec la petite équipe. Elle sort son premier clip, sous forme de court-métrage qui regroupe deux morceaux. I’ve Never Been Good With Words garde à peu près la même recette, mais elle s’affirme plus, elle est plus épanouie. Elle réutilise des thématiques qu’elle aborde dans LOON, mais d’un angle différent. Dans LOON, elle parle des autres et dans le nouvel EP, elle parle d’elle-même, c’est un miroir qui la dévoile sans aucun filtre. En décembre, elle sort le clip 1000, qui s’inspire de Buffy Contre les Vampires, et qui parle de la place de la femme dans les relations amoureuses, toujours considérée comme une proie.
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À travers cinq titres, Joko essaie d’aborder un nouveau sujet à chaque fois et se dévoile un peu plus à nous. Dans The Kid, elle parle de la partie sombre, cachée à l’intérieur de chacun de nous. Musicalement, ce titre peut faire penser à ce que fait Dan Levy avec S+C+A+R+R, qui a déjà été chroniqué dans un Sonar. Et ça tombe bien car Dan Levy est justement un soutien de Joko et une inspiration. Dans Call Me Back For More, elle aborde la difficulté de se faire des nouveaux amis dans une nouvelle ville, en se basant sur son expérience avec son arrivée à Paris. Il y a aussi le morceau Mood, celui qui représente le mieux Iris Di Napoli. Il lui est venu à un moment où elle était bloquée, musicalement elle n’arrivait plus à rien elle ne supportait plus sa voix. Elle était en studio avec Arthur alors il commence à jouer un truc à la guitare et il lui dit de chanter quelque chose, n’importe quoi. C’est cette chanson qui est sortie, elle parle de la sensation d’être prisonnier de ses propres peurs. Et enfin, il y a le morceau The Knight, le chevalier. Intro de l’album et deuxième clip pour annoncer l’EP. Ça parle des difficultés de la vie à deux, mais aussi de la vie sociale en général et du fait de s’intégrer à la société. Le titre fait référence à l’armure symbolique derrière laquelle on se cache pour faire bonne figure, mais c’est aussi en référence à Christopher Knight, un Américain qui est parti vivre trente ans seul dans une forêt, coupé du monde. C’est le premier clip qu’Iris réalise seule. On la voit vivre sa vie avec une armure de chevalier sur le dos, détachée de tout ce qu’il se passe.