Le Label Mamboz Records a sorti World Edits Vol.II, des chansons worlds qui passent par les mains de DJs hispaniques, ça donne cette compilation qui fait bouger les corps !

Écouter l’album

World Edits Vol.II regroupe 13 titres, des remix de musiques traditionnelles world ou tropicales, à la sauce électro. Et Mamboz Records a sélectionné des artistes de la scène électro underground hispanique. Ils avaient sorti un premier opus de la compil, World Edits Vol.I était sorti en avril 2021. Et entre temps, il y avait eu deux CD de deux titres, le premier mettait en avant la musique mexicaine, l’autre se concentrait sur la musique des Andes et de l’Amérique Latine en général. Comme c’est une compilation, je ne peux pas vous présenter tout le monde, donc je vais vous parler de seulement deux titres, et si vous êtes curieux, je vous invite à écouter l’album en entier.

Tatous et Mobylette

Le premier que j’ai choisi, c’est Mu Ndengue Ami, qui est à la base un titre de Ruy Mingas, qui a été remixé par Osana, et Moonanga. Alors déjà, parlons de l’auteur de la chanson, Ruy Mingas. C’est un chanteur emblématique de l’Angola, il a même été ministre, et c’est lui qui a composé l’hymne du pays. Osana, a une mère Angolaise. Elle a grandi entourée de musique africaine, c’est pour ça qu’elle a voulu remixé un titre de ce monsieur emblématique. Osana est autrice, compositrice, elle joue du charango, un instrument qui ressemble à une guitare vue de face, mais quand on le voit de profil la caisse de résonance n’est pas plate, elle est bombée. À la base, c’était fabriqué à partir de carapaces de tatou. C’est un instrument des peuples autochtones des Andes qui se sont inspirés des instruments ramenés par les colons espagnols.

Quant à Moonanga, Sébastien de son vrai nom. Il vient d’un village près de Toulouse. Il a créé Moonanga en 2015, il mélange le groove africain et caribéen, avec de la musique psychédélique, et s’inspire de musiques traditionnelles, ethniques ou tribales. Il avait déjà travaillé avec Osana sur un morceau d’une compil du label italien Salgari Records. À part ça, quand il est pas dans la musique on a pu l’apercevoir dans le JT de Jacques Legros sur TF1, au sujet de son petit village et de sa mobylette.

L’histoire du mizrahi

Pour le deuxième titre, j’ai choisi Yahaloma. C’est un titre du chanteur Israélien Moshe Giat, remixé par Sharouh, une DJ française, basée à Madrid. De son vrai nom, Sarah Perez, elle est musicienne, mais aussi sound-designer, et elle fait aussi des installations artistiques pour des spectacles. La musique qu’elle remixe, Yahaloma, est une musique mizrahi, tirée d’un piyut, un poème juif. La musique mizrahi, c’est la musique des juifs d’Afrique du Nord, du Maghreb à l’Egypte, mais aussi de la Grèce et de la Turquie. Quand ces communautés ont immigré vers Israël dans les années 70, ils étaient chassés de leur pays pour leur religion, mais mal accueillis en Israël à cause de leur origine géographique. Ils se sont retrouvés en bas de l’échelle sociale, stigmatisés, et en marge du système. Ce qui explique peut-être que leur musique a fini par trouver son public autant côté Israël que Palestine. Le style musical mizrahi a fini par grandir, notamment grâce à l’invention de la cassette et aux vendeurs de la gare de Tel Aviv. Il a fini par dériver en des sous-genres, en se mélangeant à la pop et au rock.