Juliette Corbillé est volontaire internationale en mission pour le département du Finistère dans l’Alto Minho. Elle est aussi notre correspondante internationale à Radio Évasion.
Pour ce nouvel épisode de Longs Courriers, on s’intéresse au sport et au handicap au Portugal et dans le Finistère !
Aquality+ : un projet européen pour développer le sport nautique auprès des personnes en situation de handicap mental
Le sport adapté démocratise la pratique sportive pour tous en permettant aux personnes en situation de handicap mental ou psychique d’avoir accès à de multiples disciplines sportives. Et en Alto Minho, on pratique aussi le sport adapté ! Juliette Corbillé est allée à la rencontre de Paulo Santos, psychomotricien au sein de l’APPACDM de Viana do Castelo (traduction : Association Portugaise des Parents et Amis du Citoyen Déficient Mental). Il explique comment l’association prône la pratique du sport comme partie intégrante de la vie quotidienne de ses usagers.
Dans ce reportage, on se penche plus particulièrement sur les sports nautiques, très pratiqués dans l’association et qui sont source de nombreux bienfaits. Ils permettent notamment aux usagers de découvrir de nouvelles sensations et de dépasser leurs peurs. Aviron, stand-up paddle, cano¨¨e-kayak… nombreuses sont les modalités pratiquées. Ces deux derniers sports sont justement l’objet d’un projet transnational mené par le Conseil Départemental du Finistère et comptant l’APPACDM comme partenaire, aux côtés du Comité de Sport Adapté du Finistère et de la PSONI, association polonaise de la commune d’Elblag.
Pour Mathieu Carpentier, chef du projet Erasmus+ Sport Aquality, ce projet est un levier pour partager les bonnes pratiques entre les trois pays partenaires autour de la pratique des sports nautiques par les personnes en situation de handicap mental et psychique. L’objectif est d’aboutir à la création d’outils pédagogiques facilitant la pratique et la possible autonomie du public dans les sports nautiques. 4 sports en particulier seront étudiés durant les trois ans de ce projet : le stand-up paddle, le canoë-kayak, la marche aquatique et la plongée.
Le Torball : un sport qui réunie les personnes voyantes, mal voyantes et non voyantes
Arnaud Le Deun est mal voyant et pratique le Torball depuis plusieurs années sur Brest. Ce sport a été inventé en Allemagne après la seconde guerre mondiale pour les personnes invalides de guerre qui avaient perdu la vue.
Aujourd’hui, les personnes voyantes peuvent aussi pratiquer le Torball avec des joueurs mal ou non voyants. Ce sport handivalide met tout le monde à égalité puisque tous les joueurs doivent porter des lunettes opaques qui empêchent de voir. Le torball est un sport qui se pratique en autonomie, sans nécessité d’un guide voyant.
Le torball est un jeu de balle où l’objectif est de marquer le plus de point. De chaque côté du terrain, on retrouve un long but de 7 mètres et devant, trois tapis disposés en quinconce. Ces tapis servent de repères pour les joueurs qui savent ainsi se retrouver sur le terrain et se placer seul. L’objectif est de marquer des points en lançant la balle à la main en la faisant rouler (si la balle est trop haute, elle se prendra dans des filets situés au milieu du terrain, ce qui vaudra une pénalité). Les joueurs doivent empêcher l’équipe adversaire de marquer grâce à leur corps : lorsqu’ils entendent le lancé, ils plongent sur le côté pour faire barrière.
Comme les joueurs ne peuvent pas voir, c’est à l’oreille qu’ils se repèrent. Pour jouer, il est ainsi nécessaire que le public soit parfaitement silencieux afin que les joueurs entendent la balle qui contient des grelots.
Pour Arnaud Le Deun, le sport permet de développer son autonomie et de faire des rencontres. Le torball permet de travailler sa concentration à l’écoute et de développer sa perception de l’environnement et de l’espace (par exemple, s’imaginer ce que vaut 7 mètres). Ce sport permet aussi aux personnes voyantes qui y participent d’être sensibilisé au handicap visuel.
Cette année, Arnaud Le Deun n’a pas réussi à constituer une équipe de torball. Alors si vous êtes intéressé, que vous soyez de Brest ou d’ailleurs, que vous soyez voyants ou non voyants, n’hésitez pas à le contacter et à le rejoindre sous le bruit des grelots.