Alors qu’un contrat de rade, plan d’actions pour améliorer la qualité de l’eau de la rade de Brest est en préparation, Eau et rivières de Bretagne nous fait part de son point de vue et de ses attentes.
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Eau et rivières de Bretagne a participé aux ateliers de construction du contrat de rade. Trois ateliers auxquels Annick Postollec, bénévole, a pris part. Elle les a trouvés plutôt formels et superficiels puisqu’ils rassemblaient de très nombreuses personnes. Par ailleurs, Jean-Yves Piriou, le vice-président de l’association fait partie du comité de pilotage qui, lui, va suivre le contrat dans ses prochaines étapes : rédaction du plan et mise en œuvre des actions pour améliorer la qualité de l’eau de la rade de Brest.
La rade de Brest concentre de nombreuses pollutions et l’attention d’une association comme Eau et rivières, puisqu’elle est réceptacle de bassins versants, donc des activités qui y ont lieu : pratiques agricoles, habitat et assainissement des eaux usées, urbanisme en général. Sa relative fermeture et le faible brassage des eaux par les courants fait que les polluants ont tendance à s’y accumuler. Si certaines pollutions passées sont difficiles à traiter (comme le plomb des mines argentifères du centre Finistère) l’association estime qu’il est plus que temps d’agir fort sur les pollutions actuelles et elle déplore que le précédent contrat de baie ait échoué. Les toxines continuent à rendre impropres à la consommation les coquillages de la rade de Brest, chroniquement, les algues vertes y sont toujours présentes…
De nombreuses pollutions de la rade pourraient être évitées en amont
Pourtant beaucoup de pollutions peuvent être évitées : le labour dans le sens de la pente qui crée des ornières dans lesquelles l’eau de pluie ruisselle trop vite et entraîne avec elle les polluants (notamment les pesticides dont certains persistent longtemps dans le sol), l’artificialisation à outrance des sols qui favorise encore davantage ce ruissellement, la destruction (encore actuellement) de talus et de zones humides, les assainissements insuffisants ou les évacuations d’eaux usées mal isolées (les médicaments, notamment les contraceptifs, font aussi partie des polluants détectés dans les coquillages de la rade)…
Pour la bénévole, la nouveauté intéressante de ce nouveau contrat de rade, c’est la présence des scientifiques nombreuses et nombreux à étudier la rade et ses milieux. Leur participation aura sans doute du poids, c’est ce qu’espère Eau et rivières de Bretagne.
L’association souhaite des actions fortes, pourquoi pas contraignantes : rétablissement des talus et des haies qui limitent le ruissellement, obligation du labour perpendiculaire à la pente, protection systématique des zones de captage d’eau potable, interdiction des activités trop polluantes … Eau et rivières de Bretagne demande aussi davantage de transparence : la population doit être mieux informée de la réalité et de la diversité des pollutions pour se forger une opinion et influer sur les décisions politiques.
Information grand public sur le contrat de rade le 14 décembre 2022
Le grand public sera d’ailleurs convié à s’informer sur le contrat de rade le 14 décembre 2022 lors d’une conférence de restitution du diagnostic à 20 h à Océanopolis à Brest, également en direct sur grand écran au lycée de l’Aulne à Châteaulin et sur Youtube (la conférence sera interactive).