Protéger des espèces vivantes n’est pas choses aisées, c’est encore plus compliqué quand elles migrent sur de grandes distances et parfois bien au-delà de notre continent, comme les oiseaux marins. L’Europe a mit en place un système de coopération entre les pays et Bernard Cadiou, biologiste et ornithologue à Bretagne Vivante, nous en parle…
Ecouter Bernard Cadiou
Des menaces dans tous les milieux.
Les menaces qui pèsent sur les oiseaux marins sont nombreuses. En Bretagne, il existe 17 espèces d’oiseaux marins nicheurs, des colonies de quelques dizaines d’individus à plusieurs milliers; et permit ces 17 espèces un tiers sont catégorisées comme « défavorable », et d’autres ont même complètement disparue…il est donc important de tout faire pour maintenir les populations et établir un environnement sain pour favoriser le retour.
Les structures, comme les parcs éoliens, hormis le fait que les oiseaux peuvent se heurter aux pales à cause d’une vitesse de rotation trop élevée, peuvent aussi obliger les oiseaux à se détourner de leurs couloirs migratoires et se fatiguer très vite.
Les activités de pêches qui se concentre sur les poissons de fourrages ( petits poissons formants des bancs massifs qui servent à nourrir des poissons plus gros) participent à la diminution de ses animaux entrainant la raréfaction des oiseaux. Et dans le même temps, on pourrait penser que la pêche est aussi un facteur de diminutions des oiseaux marins, ce n’est pas forcement le cas. Les navires usines qui prennent et transforment le poisson, déversent dans l’océan ce qui n’est pas consommé. Ils contribuent à nourrir des colonies qui migrent, en revanche la pêche au filet et au palangre sont extrêmement nuisibles aux oiseaux. Heureusement certains pécheurs utilisent des modifications sur leurs outils de travail pour éviter aux oiseaux plongeurs d’être piéger inutilement… L’ironie du sort veut que pour la pêche au tenier, qui consiste à repérer le poisson grâce au vole d’oiseaux, c’est vu fortement impactée à cause de la grippe aviaire qui touche aussi les oiseaux marins notamment le Macareux Moine. Quand aux Sternes, quatre espèces vivent en Bretagne dont la Sterne de Dougall est la plus menacée, elles sont très sensibles à la présence d’autres êtres vivants et ont tendance à s’envoler très vite au moindre bruit suspect, mettant leurs progénitures à découvert et à la merci de mauvaises conditions météorologiques ou de prédateurs.
Outre les « habituelles » problématiques imposées par l’homme, comme les activités de plaisance, on relève aussi des menaces duent à différentes espèces terrestres introduites comme les rats.
La solution dans la coopération.
Il existe partout dans chaque pays des organismes capables de protéger toutes ces espèces, seulement un suivit local n’est absolument pas suffisant pour préserver un statut de conservation correct des espèces migratoires, pour cela l’Europe met en œuvre des actions de gestions sur ces espèces marines.
Ces actions, consistes à recenser les populations, sensibiliser les utilisateurs des espaces marins que ce soit au niveau des pratiques de pêches ou de la provocations des envoles ainsi que des opérations de dératisations autours des lieux de nidifications, ensuite on observe les résultats de ses programmes, on évalue leurs impactes sur les colonies et on établi ainsi tout une banque de données.
Toutes ces données, une fois collectées, sont mises en commun dans des rapports puis analyser par des structures du territoires européens, puis de nouvelles directives et de nouveaux financement sont donnés. Ensuite, des organismes tel que Bretagne vivante sont capable de mettre en place des observatoires pour surveiller les colonies menacées et profitent de ces dispositifs pour repérer aussi de nouvelles espèces qui viennent s’implanter et met en place toutes les opérations possibles pour les préserver ou bien de mener des actions qui ont eut de bons résultats dans des pays voisins.
Dans le cas de la Sterne de Dougall , sa migration est suivie de la Guinée où elle en hiverne jusqu’en Irlande et Angleterre. Elle s’arrête aussi aux Açores et en Bretagne pour nidifier et plus précisément sur l’ile aux Moutons dans l’archipel des Glénan et dans la baie de Morlaix. Elle bénéficie d’un statut de conservation défavorable et suit donc un programme de conservation Européen. On a pu observer que si les colonies de cette sterne en Irlande ont vu leurs effectifs revenir à des quantités plus normales, ce n’est toujours pas le cas en Bretagne, malgré toutes les actions menées pour sa conservation, elle est toujours en proie à des menaces surtout par les espèces introduites comme le vision d’Amérique en baie de Morlaix.
Mais l’argent est toujours le nerf de la guerre et fait toujours cruellement défaut, il est important d’apporter du soutien que cela soit humain par le biais du bénévolat ou des missions civiques à des structures telle que Bretagne Vivante pour que l’on puisse toujours préserver notre belle nature et continuer à l’observer encore pour très longtemps.