Marine Ballet est volontaire internationale en mission pour le département du Finistère à Madagascar. Elle est aussi notre correspondante internationale à Radio Évasion.
Pour ce nouvel épisode de Longs Courriers, nos micros ont été baladé dans les rues et les campagnes où se pratique le « street art ».
Les habitants de Diego Suarez à la découverte des arts urbains avec le festival Stritarty
L’Alliance française de Diego Suarez est une association reconnue d’utilité publique à Madagascar qui a pour missions principales la promotion de la francophonie et de la langue française, la promotion de la lecture et de la diversité culturelle.
Depuis sept ans, en octobre, l’Alliance française organise le festival Stritarty, un festival des arts urbains qui se déroule durant une semaine dans différents lieux de la ville et qui rassemble de nombreux artistes de diverses disciplines. Grâce à Stritarty, l’Alliance utilise l’art urbain comme un vecteur d’éducation culturelle, artistique et civique mais favorise également l’embellissement de la ville grâce aux fresques qui y sont peintes. Enfin, elle encourage les rencontres entre des artistes locaux, nationaux et internationaux, mais aussi les échanges entre les artistes et le grand public (écoliers, mineurs incarcérés…).
Cette année, Marine Ballet, notre correspondante internationale est allée dans les coulisses de ce festival pour discuter avec les organisatrices et les artistes. Avec eux, elle a abordé l’appropriation par les malgaches des arts urbains mais aussi l’appropriation du festival par les habitants de Diego Suarez.
Un art historiquement urbain dans les campagnes du Finistère
Dans le Finistère, Mono fait partie de ces graffeurs qui créent en milieu rural. Il a commencé le graff lors d’initiations au collège et déjà à l’époque, il taguait à Morlaix et dans la campagne alentour. La raison est toute simple : « on graffe là où on évolue tous les jours ».
Si à l’époque de l’adolescence, Mono avait un rapport compliqué à ce territoire rural si éloigné de la culture hip hop qu’il appréciait, il s’est aujourd’hui réconcilié avec lui, notamment grâce à sa pratique artistique.
Grâce à un système de perche qu’il a lui même inventé, les créations de Mono font plusieurs mètres de haut et de large. Son dessin est simple : un trait pour le contour et surtout pas de fioritures. Cette forme de création est notamment due par sa localité rurale : il faut que le graff soit visible et lisible de loin.
Pour Mono, graffer à la campagne offre une plus grande originalité car on ne subit pas les injonctions des différents styles de graff présents dans la ville. A la campagne, ces créations semblent aussi mieux perçues car elles ne viennent pas s’ajouter aux innombrables informations présentes dans les villes : graffs, pubs, stimulis lumineux, etc. L’intérêt de sortir « l’art urbain » de la ville, c’est que cela permet d’expérimenter et d’essayer de nouvelles formes d’expressions.