Quelle que soit l’époque, Armani Caesar aime les divas aux cheveux longs, et son nouvel album regorge de références à tout le monde, de Diana Ross à Paula Deen. La rappeuse rend hommage à un panthéon de femmes incomprises, reconnues pour leur glamour mais pas toujours pour leur détermination.

L’emcee de Buffalo, Armani Caesar, sort son deuxième album intitulé The Liz 2. Après avoir sortis quatres projets amuse-bouche depuis 2009, la rappeuse signe chez le label, Griselda Records, un label indépendant de hip-hop américain basé à Buffalo, dans l’État de New York. Avec le label, elle sort son premier album en 2020, The Liz, qui s’inscrit immédiatement dans la vibe du créateur de Griselda Records. Le créateur du label n’est autre que Westside Gunn, un des meilleurs kicker de la scène rap aux États-Unis depuis plus d’une décennie.

La première chose qui frappe dans ce projet, c’est l’ampleur des sons que Armani Caesar expérimente. La plupart des auditeurs du label sont habitués au son sinistre, underground des années 90 de New York qui se trouve sur la majorité des projets du label. Pourtant, la chanteuse tente de s’affranchir de ces limites sur de nombreux morceaux tout en s’épanouissant sur les instrumentaux plus classiques de Griselda. 

Que ce soit en rappant ou en chantant passionnément sur les sample poussiéreux du producteur Camoflauge Monk – parfois en faisant les deux dans la même chanson – son son est distinct et correspond parfaitement à l’image de Griselda. Le sujet qu’elle aborde à travers l’album va de la confiance de ne pas avoir besoin d’un homme à ce qu’un homme peut faire pour elle avec des punchlines créatives.

La production du nouvel album est un velours luxuriant de samples funk et de cordes soul, avec un air épais de laque et de fumée de joint. En écoutant ce morceau on imagine vraiment la rappeuse étant vêtue de fourrures et de bijoux comme une star hollywoodienne d’une époque révolue. Et bah en fait c’est carrément le cas. Elle joue le jeu mais se tient à distance, pas nécessairement froide, mais posée et sûre d’elle dans une industrie sans relâche.

Étant l’une des seules femmes à représenter le label Griselda records, un label à dominante masculine dans l’un des genres les plus masculins, Armani Caesar subit une pression considérable. Ce n’est pas pour rien que The Liz 2 est son deuxième projet à porter le nom d’Elizabeth Taylor, dont le visage apparaît sur la pochette, avec un troisième œil ouvert. Quel que soit l’époque, Armani César aime les divas aux cheveux longs, et son nouvel album regorge de références à tout le monde, de Diana Ross à Paula Deen. La rappeuse rend hommage à un panthéon de femmes incomprises, reconnues pour leur glamour mais pas toujours pour leur détermination.

Le label Griselda records est peut-être encore principalement reconnu pour le trio Westside Gunn, Benny The Butcher et Conway the Machine, mais Armani Caesar fait lentement mais sûrement connaître son nom. Elle s’épanouit sur des rythmes vintage mais est prête à expérimenter de nouveaux sons en apportant la modernité au label.