BIBI chante la peine et la douleur

Aujourd’hui on va s’intéresser à la chanteuse, rappeuse et parolière Kim Hyungseo, plus connue sous le nom Bibi. A 24, 6 ans après ses débuts, Bibi sort enfin son premier album : Lowlife Princess : Noir, le 18 Novembre dernier chez Feelghood Music.

Connue pour ses deux points sous l’oeil, Bibi est également connue pour ses musiques quii sublîment les peines et les douleurs souvent cachées ou aliénées par le monde dans un style RnB, hip hop, soul ou des ballades. Elle est à l’opposé du côté féminin et délicat que peuvent avoir les autres femmes dans ce domaine. Bibi fait partie des artistes coréennes qui repoussent les limites de ce qui est considéré comme approprié pour les idoles féminines.

Je vais donc vous parler des deux des douze titres de cet album, qui sont également les deux titres principaux, en commençant par BIBI Vengeance.

Le titre BIBI Vengeance nous plonge dans une ambiance envoûtante. Que ce soit par la voix ou par l’instru, on est tout de suite charmé par ce qu’il se passe dans ce morceau. La voix de Bibi paraît arrogante avec une pointe de sensualité. Les mots sont peu articulés pendant les couplets, mais lors du pré-refrain sa voix se fait plus claire tandis que par moment on est saisit par sa voix douce. Les basses viennent donner un air menaçant à l’instru aux légers airs latinos. Et le dernier refrain est ouvert par les paroles « nappeun nyeon » ponctuées par un cri qui sonne comme de la folie ou de l’excitation à l’idée de cette vengeance tant attendue. Et justement, « nappeun nyeon » ce sont les paroles qui sont répétées pendant le refrain et ce sont des paroles crues qui signifient bad bitch, je vous laisse faire le reste de la traduction par vous même. Ce qui est surprenant, c’est que les paroles ne contiennent aucune mention de vengeance ou de représailles. Toute la menace est dans l’instru et le ton de la voix. Ceci dit, le clip aussi nous aide à faire le lien. L’histoire qui nous est racontée nous fait comprendre qu’il ne faut pas se fier aux apparences de certaines personnes car tout peut très vite changer. Du côté de Bibi, il s’agit ici d’une vengeance face aux comportements rabaissants et misogynes que peuvent avoir les hommes envers les femmes. Dans le clip, nous sommes plongés dans un univers de mafia féminine. Les expressions faciales et le jeu d’actrice de Bibi nous font vivre l’histoire de la même manière qu’un film, et c’est d’ailleurs quelque chose dont nous parleront pour le prochain titre.

Le prochain titre que je vais vous présenter est déjà sur les ondes de Radio Evasion. Il s’agit de la chanson Animal Farm, qui est parue un peu en amont de l’album. Vous l’avez peut-être déjà entendue mais je pense qu’une petite présentation plus détaillée ne peut pas faire de mal.

Tout d’abord, vous l’aurez peut-être compris, le titre de la chanson est directement inspiré du livre du même nom de George Orwell.  Au même titre que BIBI Vengeance, Animal Farm présente une certaine sensualité couplée à un air chic. La voix de Bibi est moins grave que dans le morceau précédent et ses vocalises se veulent plus impressionnantes et le tout est mis en valeur grâce à l’instru.

C’est un titre de soul RnB avec un bridge ou la voix délicate et presque fragile de Bibi est accompagnée par un violon. Le tout monte crescendo vers un impressionnant riff de guitare, joué par Bibi elle-même et qui fait l’apogée de la chanson de manière phénoménale.

Au niveau du clip, on est plus sur une véritable œuvre cinématographique inspirée de Kill Bill de 6 minutes 30 , le tout clos par un générique. C’est d’ailleurs une œuvre assez gore, tellement gore que le clip est protégé par Youtube pour contenu sensible. Et effectivement, c’est un véritable bain de sang que je déconseille aux personnes sensibles de regarder.

Comme BIBI Vengeance, Animal Farm critique le regard des hommes envers les femmes, et l’objectification des femmes.