Vieillesses et libertés est une nouvelle série de l’émission « Pourquoi pas vieilles ». Alexia Guignard et ses complices de l’association s’interrogent sur les libertés que le fait de vieillir pourrait leur avoir apportées ou restreintes, voire ôtées.

Episode 4 Vieillesses et libertés : « Kozh forever »

Pourquoi pas vieilles vous propose un petit retour sur un week-end passé à Trégunc au festival Kozh, festival politique, militant et féministe proposé par le collectif Very bad mother. Kozh signifie vieille, vieux en breton; le festival kozh s’est fixé comme objectif de proposer une analyse de ce qu’est l’âgisme. Au programme, des stands en tous genres, des conférences, des rencontres…, des jeunes, des moins jeunes, quelques vieilles et vieux…
J’y ai partagé une petite caravane avec Radiorageuses dans laquelle nous avons mis en écoute des émissions de Radiorageuses et des épisodes de Pourquoi pas vieilles. J’y ai aussi animé des petits ateliers radio à partir de questions décalées sur ce principe d’âgisme. Cet épisode vous propose une petite ambiance à partir de cette caravane mais pas seulement. Il s’agit d’un petit échantillon des discussions recueillies ici et là, ponctuées d’extraits des conférences de Silvia Federici, militante féministe, théoricienne de l’anticapitalisme et universitaire, et de Françoise Vergès, politologue et militante du féminisme radical et matérialiste.
L’âgisme est un exemple de catégorisation opérée par la société industrielle pour distinguer et ostraciser ceux et celles qui s’écartent du canon de la production : trop vieux, trop lent, trop vieille, trop moche, trop ou pas assez…Il existe une intersectionnalité des luttes englobant les discriminations liées à l’âge mais aussi aux couleurs de peau, aux genres, aux orientations sexuelles. 
 
 
 
 
Extraits musicaux
  • Claude Michelle, Penn Sardin
  • Catherine Ribeiro, vies monotones
  • Brigitte Fontaine, Prohibition
  • Marie Picard, Galand tu perds ton temps

Episode 3 Vieillesses et libertés : rencontre avec une infirmière en Ehpad

 
Notre troisième épisode de la série Vieillesses et libertés fait écho à l’épisode « les petits arrangements avec soi-même » dans lequel il était question de dépendance, des dépendances qui nous accompagnent tout au long de la vie. Nous avons partagé sur ces petits arrangements que chacune mène avec elle-même, sur les manières de composer à partir de ce qui n’est plus possible de faire. Comment faire quand on ne peut plus faire ?
J’ai décidé dans cet épisode de prendre le temps de revenir sur la notion de dépendance en Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, sur les représentations que nous pouvons en avoir.
Ainsi, nous poursuivons la réflexion sur la dépendance à travers le regard de Marielle, infirmière en Ehpad. Elle nous raconte son travail, nous partage son quotidien, nous raconte comment s’articulent les petits et grands moments de la vie des résidents.
 
Musique : Mathieu Boogaerts

Episode 2 Vieillesses et libertés : les petits arrangements avec soi-même

par Alexia Guignard
 
Ce deuxième épisode fait suite à notre premier atelier avec cinq membres de l’association Pourquoi pas vieilles durant lequel j’avais souhaité mettre en discussion le lien, les liens entre Vieillesse et liberté.
Il avait été question de liberté de faire, de s’exprimer, de liberté de ne plus craindre d’être qui on est, de ne plus craindre la manière dont on nous regarde. Il avait été aussi question d’oser de ne plus être conforme, de s’affirmer, de s’imposer. Comment en s’imposant, il est possible d’exercer sa liberté?
 
A l’issue de nos discussions, nous avions convenu de nous arrêter sur la notion de dépendance et plus précisément sur les manières de composer à partir de ce qui n’est plus possible de faire, à partir des déficits fonctionnels qui s’installent. Comment s’adapter à chaque nouvelle situation qui s’impose? Comment faire quand on ne peut plus faire?
Faire son lit, éplucher ses pommes de terre, se déplacer chez soi, dans son quartier…
 
Pour poursuivre cette réflexion, Elba nous a accueillies chez elle. Nous étions quatre autour du micro, Elba, Elisabeth, Charlotte et moi-même. Chacune nous a livré ses réflexions sur la dépendance, les dépendances qui nous accompagnent tout au long de nos vies, sur la manière dont la dépendance pèse sur la liberté de chacun d’entre nous, pour soi, pour ses proches?
 
Quelles sont les extensions de la liberté possibles? Se sentir libre en faisant des petites choses, dans le quotidien, dans sa vie intime.
Les sphères de liberté sont à découvrir, à créer pour soi et pour les autres. Elles sont liées à des apprentissages permanents. Chaque jour il faut trouver des solutions, négocier avec l’apparition de nouvelles limitations pour allonger ses espaces de liberté, s’arranger avec soi-même.
 
Devoir accepter d’être en mouvement, de composer, de créer constamment de nouvelles solutions, sont autant de dynamiques qui participent à garder son libre-arbitre »
Illustrations musicales : Ventarron, Milonga de Miss Amores de Rodolfo Mederos et Nicolas Brizuela
 

Episode 1 : Vieillesses et libertés : les coulisses…

par Alexia Guignard

De quelles vieillesses allons-nous parler, à quelles libertés allons-nous faire référence ? Il s’agit là d’une thématique plutôt ambitieuse et assez difficile à définir. Droit fondamental de la personne, la liberté est le premier principe de la devise républicaine. Mais que signifient au quotidien ces histoires de liberté quand on vieillit ?

De prime abord, la vieillesse peut renvoyer à la perte d’autonomie, Pour les politiques vieillesse, quand le temps du bien vieillir n’est plus, la vieillesse est envisagée sous l’angle de la dépendance; elle devient alors synonyme de contrainte, contrainte pour soi, contrainte pour les autres.
La vieillesse peut aussi être associée à une autre temporalité, c’est le temps non contraint, le temps après la vie active, après l’éducation des enfants, le temps d’un nouveau rôle social, de l’émancipation…
 
De façon à préciser le lien, les liens entre vieillesse et liberté, et à questionner leur articulation, j’ai décidé de réaliser un atelier radio avec les membres de l’association pourquoi pas vieilles. Nous nous sommes retrouvées au studio de Radio Evasion au Faou, nous étions six pour réfléchir ensemble, élargir le questionnement.
 
Est-on plus ou moins libre quand on est vieille, vieux ? Est-ce qu’avoir du temps libre c’est être libre? De quoi se libère-t-on quand on vieillit? Mais en fait, se libère-t-on vraiment?
Notre atelier, nos discussions nous ont permis d’éprouver nos représentations, d’étendre notre regard et de se demander dans quelles mesures le champs des possible s’est restreint, dans quelles mesures il s’est renforcé.