Les chauves-souris, les loutres, les mulettes perlières ou les poissons migrateurs, autant d’animaux à préserver en priorité dans la vallée de l’Aulne ; d’où la classification d’une partie de ce territoire en zone Natura 2000. Entre Châteaulin et Scrignac, c’est Sylvestre Boichard de l’Epaga – Établissement public d’aménagement de l’Aulne et de l’Hyères – qui veille sur les habitats naturels des espèces dep
Retrouvez la zone Natura 2000 de la vallée de l’Aulne sur le site internet de l’Epaga
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Les zones Natura 2000 existent depuis 1992, définies par une directive européenne pour préserver certaines espèces animales ou végétales jugées particulièrement rares. Ce sont les États de chaque pays et les acteurs locaux qui mettent en place ces zones ; il y en a désormais 27 000 en France et plusieurs en Finistère.
Sur le bassin versant de l’Aulne, l’Epaga s’est logiquement vu confier l’animation de la zone Natura 2000 de la vallée de l’Aulne. Elle court tout le long du fleuve sauvage, de Châteaulin à Scrignac, sur des parcelles plus ou moins vastes selon les espèces à préserver.
Quatre espèces sentinelles particulièrement suivies
Il y a quatre types d’animaux qui font partie des espèces à préserver particulièrement : les grands rhinolophes, des chauve-souris qui vivent en vastes colonies, les poissons migrateurs comme l’alose (une grosse sardine) et le saumon, les mulettes perlières (moules qui ne survivent que si la qualité de l’eau est excellente) et les loutres.
D’autres espèces rares sont présentes dans la vallée de l’Aulne : escargot de Quimper, lucane cerf-volant, des papillons, des amphibiens…
10 ans d’actions et des résultats tangibles
Depuis 10 ans, les actions menées par l’Epaga sont concrètes et visent à préserver les milieux qui servent d’habitat à ces espèces ; Sylvestre Boichard est l’animateur de la zone mais travaille avec les autres animateurs Natura 2000 du bassin versant et d’autres acteurs : le GMB (Groupe mammalogique breton) pour les chauves-souris, Bretagne vivante pour la mulette, etc.
Ces actions sont variées. Il y a par exemple l’ouverture des vannes canalisées au printemps et en automne pour assurer la circulation des poissons migrateurs ; après contestations, expérimentations, le proptocole est bien fixé et ça fonctionne puisque c’est en 2021 qu’on a recensé le plus grand nombre de jeunes saumons jamais comptabilisés dans l’Aulne depuis 1997 ; un effectif qui s’est maintenu en 2022.
En ce qui concerne les chauves-souris, la fixation de grille pour empêcher l’accès des humains aux ardoisières, la protection des greniers d’églises, châteaux ou hangars qui servent de gite a permis le retour du grand murin en vallée de l’Aulne et les autres colonies progressent. La préservation des zones de chasses avec des boisements diversifiés, des prairies permanentes entretenues avec du bétail et du bocage (60 ha) ont aussi participé à ce succès.
Pour préserver la mulette : l’Epaga mène des travaux de restauration des milieux en empêchant notamment les bovins d’atteindre les cours d’eau et d’y charrier de la boue qui envase le fond des rivières.
Pour les loutres qui ont besoin de beaucoup se déplacer pour se nourrir (et ne pas mourir de faim), l’intervention consiste à aménager les passages pour llimiter les risques de collisions routières et à assurer la trame verte : il faut que la ripisylve, la forêt de bord de rivière soit continue et permette à la loutre de cheminer le long du ruisseau.
La biodiversité au service des activités humaines
Cette action de préservation de la biodiversité n’est pas faite uniquement pour le plaisir de croiser des animaux rares. Il s’agit surtout d’agir pour maintenir les services que nous rend la nature sans dépense d’énergie : par exemple, des cours d’eau préservés qui nous permettent de boire ou de faire tourner les entreprise agricoles ou autres…