Marine Ballet est volontaire internationale en mission pour le département du Finistère à Madagascar. Elle est aussi notre correspondante internationale à Radio Évasion.
Pour ce nouvel épisode de Longs Courriers, on s’intéresse à un sujet encore tabou : les règles.

A Guilers, un distributeur de protections hygiéniques à l’initiative des élèves

Aujourd’hui encore, de nombreux.ses élèves témoignent des difficultés qu’iels ont à avoir leurs règles au collège ou au lycée : « avoir un tâche sur son pantalon, subir des moqueries, avoir honte,… ».

En 2022, le collège Sainte-Marie à Guilers a demandé à ses élèves des idées pour améliorer l’établissement. Bastian Loiseau-Belinger, alors élève de 6e, s’est rappellé de sa sœur et de ses copines en primaire qui avait des problèmes avec leurs règles. Il a alors eu l’idée d’un distributeur de protection hygiénique.

Lalie Carcaillet et Maxime Jourden, délégué.e.s de la classe de 6e, ont défendu l’idée de Bastian devant un jury composé de responsables du collège. L’établissement a ainsi investi dans un distributeur créé par l’entreprise Marguerite et Cie qui propose des protections saines pour la santé et pour la planète. Ces protections disponibles gratuitement pour les élèves sont bios, sans plastique, ni chlore, ni parfum, ni colorant.

Le distributeur de protections hygiéniques a été mis en place en septembre 2022. Mais il reste encore du travail de sensibilisation et d’éducation  pour lutter contre le tabou des règles.

L’hygiène menstruelle, un enjeu majeur pour l’émancipation des jeunes filles à Madagascar

Aujourd’hui encore, avoir ses règles à Madagascar peut être considéré comme tabou. Le dialogue autour de l’hygiène menstruelle reste donc compliqué pour de nombreuses jeunes filles. Par ailleurs, le manque général d’infrastructures dans les établissements scolaires (toilettes avec de l’eau) et le coût élevé des protections hygiéniques au regard de la pauvreté de la population sont des causes de fort absentéisme à l’école pendant la période de menstruations.

C’est pourquoi, depuis quelques années, de plus en plus d’acteurs se mobilisent pour améliorer les connaissances de la population autour de l’hygiène menstruelle, pour équiper les établissements d’infrastructures et pour doter les jeunes filles de protections lavables, plus économiques et plus écologiques.

Dans le cadre de ce reportage, Marine, notre correspondante internationale a rencontré plusieurs intervenants majeurs à Diego Suarez sur ce sujet. Tout d’abord, la Professeure Randriambololona Domoina, gynécologue obstétricienne et directrice du CHU Place Kabary qui a dispensé des formations de professionnels sur l’hygiène menstruelle. Puis Aristide, le chargé de communication de l’ONG Azimut, qui a organisé ces formations, ainsi que de nombreuses autres actions dans le domaine. Enfin, l’association Sameva, avec Raissa la coordinatrice qui nous présente les serviettes hygiéniques lavables que les femmes de l’association ont fabriquées et qui ont été distribuées gratuitement à des jeunes collégiennes.

Action de sensibilisation et de distribution de serviettes lavables dans un collège public de Diego Suarez.
Crédit photo: ONG Azimut