Pour gagner du temps mais aussi pour moins gaspiller ou tout simplement mieux manger, l’association 4 quarts nous aide à organiser achats alimentaires, temps de cuisine, repas et conservation des produits.
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Françoise Doucet de l’association 4quarts est non seulement d’un naturel soigneux mais elle est aussi professionnelle de l’hygiène et de la sécurité en restauration. Elle aime que sa cuisine soit propre et rangée et pourtant elle cuisine aussi énormément. Voici ses conseils pour organiser au mieux son alimentation quotidienne, pour plus d’efficacité, mais aussi de qualité, de santé, de respect de l’environnement et donc… de bien-être ! Et cela n’exclut par pour autant la créativité.
L’organisation concerne toutes les étapes de la transformation alimentaire, depuis la conception des menus jusqu’à la gestion des déchets.
Planification et conception des repas
C’est une étape souvent oubliée. Même quand on aime improviser, on peut penser a minima à ce qu’on va manger, le lendemain ou dans la semaine. Si on déteste faire ses courses, on peut aussi tout planifier pour un mois, comme en restauration collective qui prévoit un plan alimentaire par « groupes d’aliments » ce qui se traduit en menus prévus pour 5 semaines.
Lun midi |
Ma midi |
Mer |
Jeu |
Ven |
Sam |
Dim |
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Plan |
Crudités Viande |
Végétarien |
Poisson |
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Menu S1 |
Carottes râpées Poulet |
Chili sin carne |
Merlu |
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Menus S2 |
Pamplemousse Saucisses |
Lasagnes végétariennes |
Tacaud |
L’anticipation peut aller jusqu’à prévoir les repas de cuisine des restes (le lendemain du poulet rôti, une fricassée avec les restes et un bouillon avec la carcasse). Et les prévisions tiennent compte des différences entre été/hiver pour ce qui a trait à la conservation (et à la saisonnalité des produits).
Exemple : cette semaine de fin d’hiver, ce sera hachis parmentier, tarte aux épinards, soupe de poissons, pot au feu… et des fruits en dessert.
Pour gagner du temps en semaine tout en ayant le plaisir de déguster ses bons petits plats, ayez recours au « batch cooking » : planifiez pour la semaine vos repas, cuisinez-les le week-end et stockez-les au frais (à 3 degrés) pour les consommer au fur et à mesure. Cela laisse moins de place pour l’improvisation sauf si on a cuisiné des sauces (coulis de tomates) qui accompagneront les céréales qu’on pourra cuire au dernier moment.
Les achats alimentaires : les bonnes questions à se poser avant
On adopte la méthode 3QPOCC pour les courses et pour éviter notamment de trop acheter pour jeter.
Quand ? C’est la question de la fréquence des achats : cela dépend de la situation familiale et des personnes ; si on travaille dans un centre ville commerçant, on peut même envisager de faire des courses quotidiennes. Si on a peu de temps ou qu’on vit à l’écart des commerces, mieux vaut réduire la fréquence de ses achats et s’y atteler le week-end…
Qui ? → Souvent, c’est la personne qui cuisine qui va faire les courses, sinon, il faut établir une liste très précise des produits à acheter.
Quoi ? La liste permet de limiter sa consommation et d’éviter les achats additionnels, imprévus et souvent inutiles qui risquent de finir à la poubelle…
Pourquoi ? C’est là qu’une anticipation des menus a pu être utile pour une liste parfaite, avec des menus équilibrés, variés, adaptés à la saison et à prix abordable.
Où ? Notre porte-monnaie a du pouvoir : par nos achats nous pouvons influer sur les modèles économiques qui nous entourent, les modes de production, la santé publique, la qualité du travail et l’emploi dans notre territoire, sans oublier la qualité gustative des aliments, etc. Alors multinationale ou production locale ? Bio ou conventionnel ? Non seulement faire son marché le samedi matin peut être un plaisir si on y croise des connaissances ou si on discute avec les productrices et producteurs, mais c’est aussi souvent plus économique quand il s’agit de vente directe de produits en circuit court (frais intermédiaires et de transport ou de marketing en moins).
Comment ? Le ticket de caisse papier ne sera plus distribué en septembre 2023 ce qui peut poser problème quand on veut surveiller l’évolution des prix de ses achats en période d’inflation. On peut noter sur un carnet personnel l’évolution des prix de quelques produits phares, ou le nom d’un produit qu’on a apprécié… Doit-on commande sur internet ou acheter sur le marché local ? Pour des aliments frais (fruits, légumes, viandes, poissons, fromages) il peut être rassurant d’apprécier visuellement la qualité des produits et leur fraicheur, donc de les acheter soi-même, physiquement. Avec ou sans emballage ? Acheter en vrac pour réduire ses déchets d’emballage alimentaire ? Cela réduit non seulement la pollution plastique ou les dépenses d’énergie mais aussi parfois le prix (un emballage, ça se paie) mais cela suppose de préparer avant ses courses ses contenants : bocaux, sacs en tissus ou en papier…
Combien ? Pour éviter tout gaspillage, il faut bien sûr adapter les quantités achetées au nombre de personnes qui vivent dans le foyer. Cela demande parfois un temps d’adaptation (quand les enfants quittent la maison).
Pensez aussi au temps de transport entre le lieu d’achats et votre domicile : n’oubliez pas les sacs isothermes pour une meilleure conservation, et éviter la rupture de la chaîne du froid.
Rangement et stockage de ses aliments
Au garde-manger ou dans un coin frais du garage : œufs, fruits, légumes, olives, cornichons, moutarde, pain…
Le réfrigérateur ne doit pas être surchargé
→ enlever tous les cartons et emballages
→ grouper le chargement du réfrigérateur pour minimiser le temps d’ouverture
→ dégivrer l’appareil dès qu’il y a 2 cm de givre pour minimiser les factures d’électricité
Le congélateur, comme le réfrigérateur doit être modérément rempli, sans emballages le plus possible, dégivré régulièrement. On y pratique la méthode Fifo (first in, first out) en faisant sortir en premier les aliments qui y sont depuis plus longtemps. La conservation en congélateur n’est pas éternelle !
La préparation des repas
L’idéal, c’est de suivre ce que l’on avait prévu de faire en termes de planification des repas, et de penser aussi à la gestion des restes et des excédents. On peut largement anticiper 2 recette avec les restes : soupe, hachis, boulettes, salade composée … selon la saison. Cuisiner les produits de saison est un « must » surtout si on veut faire des économies !
Si vous effectuez une séance de « batch cooking », rationalisez les tâches : réalisez en même temps les tâches plus salissantes (épluchages), cuisez deux plats en même temps au four, etc.
Prendre le temps de profiter de ses repas
Il est important de s’asseoir et savourer ce qu’on mange, ne serait-ce que pour éviter les excès. Sans écran ni lecture, on profitera mieux de la découverte sensorielle et gustative… Si on peut manger en compagnie c’est mieux ! Si vous voulez vous souvenir d’un plat très réussi, prenez-le en photo, vous pourrez aussi en partager la recette. On peut aussi offrir une part de dessert excédentaire à son voisin ou sa voisine isolé/e.
Gestion des Déchets : moins remplir les poubelles
Acheter des produits frais de saison qu’on transforme soi-même participe aussi de la démarche de réduction des déchets. On peut en outre faire ses yaourts maison. Les déchets organiques (épluchures) se compostent ! Pour les déchets animaux, c’est faisable aussi mais en compost fermé (pour éviter les rats et autres visites indélicates). Si vous avez acheté des emballages, pensez à les récupérer pour d’autres usages (utilisation créative/nouvel emballage personnel), surtout les pots en verre (le verre est un matériau noble dont la fabrication exige beaucoup d’énergie). Certains pots en plastiques peuvent être réutilisés, tout comme les bouchons en liège (transformés en isolant).
S’organiser en cuisine pour créer du lien
On peut consigner ses recettes au propre, les améliorer pour les transmettre un jour à ses enfants, ses petits-enfants…
Pour créer du lien social et solidaire, s’organiser entre voisins permet de se retrouver autour d’un apéro dînatoire l’été dans un jardin.
L’anticipation et la cuisine en grande quantité amènent ensuite le plaisir d’offrir (ses propres confitures maison, des chutneys, des herbes aromatiques et sels mélangés…)