Impossible d’échapper à ce terrible et irréfutable constat : les inégalités se creusent dans notre pays à un rythme presque exponentiel, comme partout ailleurs à travers le monde. Les écarts de revenus et de valeurs patrimoniales entre les plus riches et la grande majorité de la population atteignent des niveaux astronomiques. Tandis qu’une poignée de milliardaires, à grands renforts de subventions, d’aides diverses et d’exonérations de cotisations sociales, doublent avec une régularité métronomique leurs avoirs, une part de plus en plus importante de ce qu’il était convenu d’appeler la « classe moyenne » glisse soit vers la pauvreté, soit verse, pour les plus chanceux, dans une précarité qui va en s’accroissant.

Le moral en berne, convoqués tous les 5 ans à une élection présidentielle au petit vainqueur par défaut, citoyennes et citoyens, souvent résignés, se détournent de la politique et peinent à entrevoir une issue à cette lente dégringolade, ils ne sont pour la plupart que des spectateurs sans illusions de la destruction orchestrée des acquis sociaux, résultats des luttes passées ne parvenant plus à refleurir.

Le « système » est sur le banc des accusés, assis à côté du néolibéralisme, du capitalisme, de la conjoncture, des multinationales, du « marché », cette entité omnipotente aux contours flous, mais ne sommes-nous pas tous peu ou prou coupables d’apathie face à cette accaparation ? N’avons-nous pas signé trop de chèques en blanc à des technocrates, employés des dominants ? N’avons-nous pas abandonné les services publics aux intérêts privés sans réagir ? Quelle est notre part de responsabilité et existe-t-il des moyens de sortir de cette soumission, des failles dans la nasse tissée par les dominants afin d’assurer leur position ?

Toutes ces questions servent de thème à l’essai foisonnant, très documentés et fort agréable à lire, de Guirec Le Meur, L’IMPUISSANCE DU PEUPLE ?  avec pour sous-titre : Acceptation, Soumission, Conformisme. Ne se contentant pas d’étudier en profondeur les racines de la domination des puissances financières, son historique, l’auteur esquisse quelques solutions, des pistes pour briser ce carcan qui semble, ne serait-ce que dans le domaine de l’écologie, conduire l’humanité entière vers sa destruction.

Bonne écoute !

Le Livre

L’IMPUISSANCE DU PEUPLE ? – Guirec Le Meur – Éditions Edevcom – Collection Sapiens

L’auteur

Guirec Le Meur a exercé de nombreuses activités professionnelles, animateur sportif, infirmier, vendeur, réparateur de vélo ou professeur de musique, celles-ci ne semblaient pas le destiner à la recherche en science sociale ou à l’écriture.

Parallèlement, il a longtemps travaillé, en bénévole discipliné, dans différentes associations, avant, à 35 ans, de décider d’aller se frotter à d’autres formes de militantismes, au cœur des réalités de la rue, à la recherche d’une pertinence politique et systémique au travers de rencontres diverses et enrichissantes.

Cet essai est le fruit que quatre années de travail et de documentation, une étude centrée sur la capacité d’acceptation du peuple à la spoliation. Il a fallu, afin de la mener à bien, décortiquer nombres de rapports, d’articles et de livres de sciences humaines, mais aussi d’échanges, de débats avec d’autres militants. Ce qui n’était au départ qu’un sujet de réflexion s’est peu à peu transformé en un essai hyper documenté, n’éludant aucun des aspects des origines des inégalités.

Comment écouter Bien au contraire… ?

Concrètement, en consultant la grille des programmes de Radio Évasion. L’émission est également disponible immédiatement en podcast : Écouter le podcast