Les chansons ont été enregistrées entre 1991 et 2004 lors de jam sessions improvisées et de répétitions de concerts, ou les neuf titres de l’album reflètent la vie de Touré sur la route, la convivialité et le naturel de ses collaborations, ainsi que son engagement indéfectible à préserver les traditions de son pays d’origine.

Ali Farka Touré est décédé en 2006 mais grâce à son fils et le label World Circuit, ils ont pu faire revivre le musicien à travers ces morceaux. L’un des musiciens africains les plus célèbres, il a souvent collaboré avec Ry Cooder, Toumani Diabaté, Taj Mahal et d’autres, mais toujours selon ses propres termes ; il invitait les gens à entrer dans son monde plutôt que l’inverse. World Circuit, son label basé au Royaume-Uni pendant la majeure partie de sa carrière, a déterré ces chansons perdues, enregistrées à Londres et à Bamako. 

Elles ont été légèrement retouchées par le fondateur du label Nick Gold et le fils d’Ali, Vieux Farka Touré, mais l’ambiance reste la même : des grooves de guitare doux mais implacables, et des chansons qui se déplacent au rythme du Sahara. Les chansons ont été enregistrées entre 1991 et 2004 lors de jam sessions improvisées et de répétitions de concerts, ou les neuf titres de l’album reflètent la vie de Touré sur la route, la convivialité et le naturel de ses collaborations, ainsi que son engagement indéfectible à préserver les traditions de son pays d’origine. Le disque coule si naturellement qu’il est facile d’oublier que ces morceaux n’ont pas été conçus pour aller ensemble.

La facilité et la complexité simultanées qu’Ali Farka Touré a apportées à son jeu de guitare tout au long de sa carrière, une source d’inspiration continue pour les musiciens du monde entier, résonnent sur chaque morceau. C’est un témoignage des équipes d’enregistrement et de production d’hier et d’aujourd’hui, et de la musicalité exceptionnelle de chaque personne impliquée. Ali étant à la fois le professionnel le plus accompli et l’interprète le plus naturel. 

Le morceau “Malahani” fait partie des morceaux les plus simples et purs de cet album. Ali accompagne ses textes sensuels à la guitare, alors que Hama Sankaré donne un rythme régulier à la calebasse et le guitariste Badi Ag Agali ajoute une rythmique touarègue insistante. 

Autre part dans ce projet il ya le morceau d’ouverture “Safari” (qui signifie voyage en swahili), qui est immédiatement reconnaissable au style Sonrhaï classique de Touré, soulignant son refrain de guitare sinueux avec le battement régulier de la calebasse et le souffle occasionnel du tambin (une sorte de flûte). Aussi, si quelqu’un peut rivaliser avec Ali Farka Touré en termes de puissance et de talent, c’est bien Oumou Sangaré, et sa présence sur trois des neuf titres de Voyageur est incontestablement le point culminant d’un album qui n’a pas vraiment de point faible. 

Sur “Bandoloboourou”, elle s’accorde avec les couplets triomphants et les riffs branchés d’Ali avec une majesté évidente. Le morceau “Cherie” les réunit à nouveau, échangeant de doux couplets l’un avec l’autre, ainsi que des boucles et des tourbillons de guitare. Leur dernière collaboration, “Sadjona”, est un hommage prophétique à Ali Farka Touré qui imagine sa mort des années avant qu’elle n’ait lieu. Ces morceaux montrent la complémentarité des deux artistes notamment sur le titre “Bandoloboourou” ou on dirait simplement une conversation entre vieux amis. 

Lorsque Touré est finalement décédé en 2006, les stations de radio publiques du Mali ont suspendu leur programmation régulière pour diffuser sa musique. Aujourd’hui, il est considéré comme l’un des plus grands musiciens africains et une statue se dresse près de sa maison à Bamako. Des publications posthumes comme Voyageur continuent de mettre en lumière son vaste catalogue, encore partiellement méconnu. Bien qu’elles datent de plusieurs décennies, les chansons rassemblées ici sont toujours d’actualité, ce qui témoigne de la vitalité intemporelle de la musique de Touré.