Réseau de femmes cadres, en projet ou à la tête d’entreprises, Ell’en Cornouaille organise des événements ouverts à tout public. Le 13 juin 2023 à Quimper c’est Marine Bruneau, dirigeante d’Egaluce qui décortiquera le syndrome de l’impostrice.
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Réécoutez l'interview de Marine Bruneau et Albine Villeger
Le cabinet Egaluce de Marine Bruneau est spécialisé dans le conseil et la formation à l’égalité, au sens large. Il peut s’agir d’inclusion des femmes ou d’autres minorités, dans le milieu professionnel ou associatif, auprès d’entreprises comme de collectivités. Bien sûr, l’égalité est une question de droits, de lois et de règlements. Mais c’est aussi et surtout une question culturelle, une affaire d’ouverture d’esprit, de changement de regard et tout ça prend du temps. Marine Bruneau propose aussi des conférences, en particulier sur le syndrome de l’impostrice dont elle vient de faire un livre : Les légitimes, lutter contre le syndrome de l’impostrice (Coop Breizh).
70 % des femmes confrontées au syndrome de l’impostrice
Avant qu’on ne parle à tout bout de champ de « syndrome de l’imposteur » pour des personnes qui ne se sentent pas légitime dans leur statut, leur fonction, leur poste, c’est bien le syndrome de l’impostrice qui a été théorisé par deux psychologues américaines en 1978, à propos d’étudiantes. Le concept a été confisqué et mis au masculin alors qu’il reste largement une question féminine. Les hommes sont 50 % à connaitre une fois dans leur vie le syndrome de l’imposteur ; les femmes 70 % et elles en souffrent plus longtemps et à plusieurs reprises.
En ce qui concerne les femmes, de syndrome existe en trois temps : d’abord, avant même de se lancer, quand une occasion (un poste, une offre) se présente, la femme hésite en s’interrogeant sur son parcours, son expérience… si elle saisit malgré tout l’occasion, elle met du temps à se sentir à sa place, à se sentir bien dans son activité ou sa mission. Enfin, même en cas de réussite, « l’impostrice » a tendance a la minimiser, à se dire que n’importe qui d’autre aurait fait aussi bien, ou à penser qu’elle doit surtout son succès aux autres.
Un changement culturel, social et éducatif est nécessaire
Ce syndrome existe en situation professionnelle mais pas uniquement. Il n’est pas seulement en lien avec un type de personnalité mais plutôt le résultat d’un contexte social : place et pouvoir laissées aux femmes (moindre que celles des hommes en général), invisibilisation (des noms de lieux aux interventions dans les médias ou les instances décisionnaires), et bien sûr il est aussi le fruit d’une éducation.
Lutter contre le syndrome de l’impostrice c’est donc revoir toute l’éducation des enfants, filles et garçons, pas seulement parentale mais aussi à l’école et dans les autres instances « éducatives » y compris les jeux, les fictions audiovisuelles… il s’agit ni plus ni moins que changer la société !
Ell’en Cornouaille est un réseau qui rassemble des femmes cadres, salariées et entrepreneures ou porteuses de projet ; « les femmes ont du talent » est sa nouvelle devise. Son équipe a bien constaté les freins auxquels font face les adhérentes du réseau et nombre d’entre elles souffrent de ce syndrome. C’est d’ailleurs pour l’éviter qu’Ell’en Cornouaille organise régulièrement des ateliers ou discussions en non mixité. D’où l’idée aussi d’organiser une conférence, ouverte à tous et à toutes, au cours de laquelle Marine Bruneau présentera ce syndrome de l’impostrice. Rendez-vous le 13 juin 2023 à 18h30 à la Maison des associations Pierre-Waldeck-Rousseau de Quimper, sur réservation.