A travers ce projet, la productrice chante en espagnol et explore son propre héritage latino-américain, tout en mettant en lumière le thème de l’identité culturelle.
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Ça faisait un petit moment que je n’avais pas fait de chronique sur un projet électro donc je me suis dit que je pouvais parler de ce nouveau projet doux et harmonieux. Sofia Kourtesis est une productrice péruvienne basée à Berlin où elle s’est d’abord fait connaître avec un EP éponyme sorti en 2019. Un succès immédiat, les titres de l’EP sont apparus dans pleins de mixes différents et sur les dancefloors partout, et ont été considérés comme le genre de musique house parfaite pour faire bouger les gens.
Après ce premier succès, elle sort le morceau “Estacion Esperanza”, qu’on retrouve aussi sur ce projet, en featuring avec Manu Chao qui cartonne. Mais depuis, a pars quelque remix, ça faisait plus d’un an que nous n’avons pas entendu parler de la productrice péruvienne. Apparemment c’est parce qu’elle préfère la qualité à la quantité, et on l’a comprend puisque tout ce qu’elle sort est impeccable. Ce que je trouve bien avec ce projet c’est que c’est un bon exemple de ce que peut être de la bonne house tropicale ou vaporeuse. Typiquement, ce sous genre de la house peut être très vite générique, commercial et complètement inintéressant.
Mais en écoutant ce projet, j’ai été agréablement surpris car ça ne suivait pas cette mode tech-house à la Ibiza. Au contraire, je trouve que les morceaux sont super texturés avec des moments des structures variés qui ne rendent pas les morceaux trop répétitifs. Il y a aussi l’utilisation de la voix de la productrice qu’elle utilise un peu comme un instrument, au contraire de l’habituel chant niais qu’on retrouve malheureusement trop souvent dans la musique électro mainstream. Tout ça mélangé avec des accords chaleureux et vibrant nous donnent un projet avec des airs de Joy Orbison ou de Lawrence Guy ou même de Disclosure.
A travers ce projet, la productrice chante en espagnol et explore son propre héritage latino-américain, tout en mettant en lumière le thème de l’identité culturelle. Ces thèmes sont explicites dans le morceau “Madres”, qui, selon elle, ne concerne pas seulement sa mère, mais aussi tous ceux qui s’occupent des autres. “Madres n’a pas de sexe”, écrit-elle. “Madres aime protéger ceux que vous aimez. Elle prend la forme d’un ange qui se tient sur l’épaule d’un danseur, lui murmurant à l’oreille qu’il ne doit jamais trop s’éloigner de son foyer”. Elle dit aussi que cette chanson parle de sa mère, de ses sœurs qui sont des mères, de ses frères qui sont des mères, et de tous les membres LGBTQIA+ qui sont des mères pour leurs communautés.
La chanteuse et productrice dédicace aussi le morceau a Peter Vajkoczy, un chirurgien du cerveau qui est devenu l’espoir de sa mère. Pour Sofia, Il donne de l’espoir aux gens en osant les opérations les plus compliquées du monde ; il croit aux miracles, à l’amour et à la force de protéger ceux qu’il aime. “La vie passe vite. La vie est fragile”, dit-elle.
Ce morceau est synonyme de la prouesse émotionnelle du projet. Avec sa rythmique douce, ses arpèges bouillonnants et ses voix magiques, “Madres” agit également comme un antidote à la musique plus agressive et rapide qu’on retrouve souvent aussi sur la scène électronique. Son refrain est court mais puissant, et il montre que Kourtesis peut aller au-delà du dancefloor pour écrire des chansons à la portée émotionnelle plus large.