L’inflation des prix de l’alimentation semble renforcer une tendance de fond : l’autoproduction au jardin potager. Cultivez et dégustez vos fruits et légumes avec les conseils de la Maison de l’agriculture biologique en Finistère.
Retrouvez la Maison de l’agriculture biologique en Finistère une fois par mois sur notre antenne ; aujourd’hui, Charly Rio, animateur-formateur jardin auprès des particuliers
Réécoutez l'interview de Charly Rio
Autrefois, dans une France majoritairement rurale et agricole, de très nombreuses personnes cultivaient au quotidien leur jardin pour se nourrir, et pour des raisons économiques évidentes ; en ville, les jardins ouvriers avaient aussi été encouragés pour détourner la population du bistrot.
Actuellement, deux tiers des Françaises et Français pratiquent l’autoproduction en France* ; depuis les plantes aromatiques sur le balcon jusqu’au grand potager avec poulailler, les déclinaisons sont vastes. Le goût pour le jardinage des fruits et légumes se développe depuis quelques années. Le confinement a permis à certaines et certains de se lancer avec succès et a transformé l’expérimentation en habitude.
Les multiples intérêts de cultiver son potager
Les scandales sanitaires, les préoccupations quant à la qualité de l’alimentation ont aussi conforté ce souhait de se nourrir soi-même. On peut ajouter à ces motivations premières d’autres avantages : la pratique d’une activité physique qui réduit la sédentarité, le bien-être (plusieurs études confirment le bénéfice pour la santé humaine d’un contact avec la nature et la terre), le loisir (créatif), la fierté d’avoir produit, l’intérêt culturel (pour la vie du végétal, le fonctionnement des écosystèmes), etc. En période d’inflation des prix alimentaires, il peut être intéressant de se fournir au jardin.
La Maison de l’agriculture biologique en Finistère a constaté cet attrait pour le potager depuis plusieurs années ; l’interdiction des pesticides dans la jardins particuliers suppose aussi de repenser ses méthodes de culture. D’où l’idée de la Mab 29 de proposer des formations comme des stages, des cours du soir de jardinage à Brest métropole, de mars à septembre ou encore un Mooc (cours en ligne)…
De nouvelles méthodes et perceptions du jardin qui permettent de produire même sur de petites surfaces
Certes tout le monde ne vit pas en maison et, quand c’est le cas, le jardin peut être des plus petits. Ça tombe bien, les méthodes de jardinage biologique amènent aussi à revoir l’architecture même de son potager. Ainsi, la permaculture s’est développée, d’autres concepts comme le jardin forêt permettent finalement d’être productif sur de petites surfaces. En cultivant en trois dimensions : courgettes au sol, haricots à rame en tipi et salades ou radis dans les espaces libres avant que les courgettes aient trop poussé, on peut obtenir de bons résultats. Le tout est d’enrichir la terre pour les cultures « gourmandes » comme les tomates ou les courges. Le compost est là pour ça et justement il va devenir obligatoire de se servir des résidus organiques comme ressources et non plus comme déchets. Idem pour les tontes de pelouses et tailles de haies (broyées) qui se transforment en paillage pour retenir l’eau au sol ; bien utile dans un contexte de raréfaction de l’eau !
Si vous vous lancez dans le potager, commencez justement petit – 4 mètres carrés par exemple – et testez ! Vous allez vous améliorer au fil des saisons et vous pourrez songer ensuite à voir plus grand. Pour vos haies, songez aussi aux arbrisseaux et arbustes à fruits ; il en existe de nombreuses variétés bien acclimatées au Finistère et dont beaucoup ont aussi un aspect esthétique intéressant.